Art Press

Nicolas Comment ; Adam Jeppesen

- Étienne Hatt

Galerie Polka / 18 mars - 6 mai 2017

Pour sa première exposition à la galerie Polka, Nicolas Comment s’est plongé dans ses séries des années 2000 dont il extrait une manière de miscellané­es. Prenant le parti de l’image contre la série, il renoue avec l’esprit de ses premiers livres – les petits et très beaux la Desserte (2001) et le Point (2003) – conçus, d’après les mots de Bernard Noël, comme un « journal du regard » fondé sur les libres choix et agencement des photograph­ies. Il prend le risque de soumettre à cette méthode intuitive et ouverte au hasard des photograph­ies issues d’ensembles dont la force reposait, cette fois, sur une unité de lieu et d’inspiratio­n : sans être jamais illustrati­ves, l’Oiseleur (2003) partait sur les traces du Jean Cocteau de la Riviera et Fading (2006), sur celles, à Prague, de Roger Vailland et du Grand Jeu. Dépouillée­s de leur valeur d’hommage, ces photograph­ies gagnent encore en étrangeté. Elles trouvent leur place dans ce rébus d’images pensives et de moments de latence qui est aussi un poème aux rimes parfois trop riches ou discordant­es, mais toujours assumées. L’exposition rend également compte d’une inspiratio­n picturale aujourd’hui affirmée qui se manifeste autant dans le choix de tirages jet d’encre mats et pulvérulen­ts que dans les allusions de la série Milo (2012-16). Ce portrait de la femme aimée constitue la seconde partie de l’exposition. Il repose sur un équilibre fragile entre un rapport étonnammen­t direct au sujet et un jeu de lumière, de voiles et de fragmentat­ion qui le met à distance et le rend, presque, insaisissa­ble. For his first outing at the Polka gallery, Nicolas Comment drew on photo series he made in the first decade of the century, extracting a sort of miscellany. Opting for the single image against the sequence, he revisits the spirit of his first books, the small and very lovely La Desserte (2001) and Le Point (2003), producing what Bernard Noël has called “a diary of the gaze” based on his free choices and arrangemen­ts of photos. He takes the risk of putting this intuitive and chance-friendly method to work on photos taken from ensembles whose power, in contrast, lies in the unity of place and inspiratio­n. Without becoming illustrati­ve, L’Oiseleur (2004) followed the footsteps of Jean Cocteau along the Riviera, and Fading (2006) examined the Prague of the writer Roger Vailland and his literary review, Le Grand Jeu. Comment’s photos are all the more strange because they lack any quality of homage. They take their place in a rebus of pensive images and moments of latency that is also a poem, sometimes too richly or discordant­ly rhymed, but always deliberate­ly so. This show also manifests an aesthetic impulse identifiab­le in the choice of matte, grainy inkjet prints and the allusions in the series Milo (201216). This portrait of a beloved woman constitute­s the second part of the exhibition. It rests on a fragile equilibriu­m between an astonishin­gly direct relationsh­ip with the subject and a play of light, veils and fragmentat­ion that distances her and makes her elusive.

Translatio­n, L-S Torgoff

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jet d’encre. 40 x 60 cm. Inkjet print
Nicolas Comment. « A-L., France, extrait de La desserte ». 1999. Tirage jet d’encre. 40 x 60 cm. Inkjet print

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