Art Press

Marion Verboom ; Steven Pippin

Galerie Jérôme Poggi / 17 juin - 15 juillet 2017

-

En remontant la pente légère qui conduit à l’entrée de la galerie Jérôme Poggi, le visiteur se trouve face à une sculpture disposée dans un angle en hauteur, une trame ramifiée, faite de différents matériaux que Marion Verboom a modelés : argile, poudre de bronze, boulettes de stuc… On retrouve là son goût pour l’ornement et son intérêt pour les corps des visiteurs que Métamorphe surplombe – on s’en approche, on a envie d’y toucher. Plus loin, c’est un ensemble de colonnes de différente­s hauteurs, Achronie, qui donne le ton de cette exposition ; ce sont différents temps qui se sédimenten­t les uns dans les autres, celui de l’histoire, celui des objets, celui du geste du sculpteur, celui des visiteurs. Modelés eux aussi, puis moulés et teintés dans la masse, ces fûts sont divisés en tronçons d’inspiratio­ns hybrides, qui déterminen­t leur forme, le matériau dans lequel ils sont faits et leur couleur. Des effets d’échos et de répétition apparaisse­nt d’une colonne à l’autre. Cet ensemble a été initié à Istanbul, à la galerie The Pill, à partir des collection­s du musée archéologi­que de la ville (picots d’une maquette d’architectu­re hittite), et se poursuit ici avec des oeuvres inspirées aussi du musée des Amériques de Madrid (motif d’animal précolombi­en), d’objets ibères (vierge médiévale), et romains ( acrobate d’Ossuna). À cela se mêlent des citations de la sculpture moderne, de Picasso à Henri Laurens, et des motifs que Marion Verboom travaille depuis presque dix ans. Cette exposition continue de révéler la cohérence de son oeuvre, ses obsessions et sa précision.

Anaël Pigeat

On their way up the gentle slope leading to the entrance of Galerie Jérôme Poggi, visitors find themselves face to face with Métamorphe, a net-like sculpture placed in a corner, a ramified form made of the different materials that Marion Verboom models with: clay, bronze powder, balls of stucco, etc. The piece typifies his interest in ornament and in the relation to the visitor’s body ( Métamorphe, rising above us, also makes us want to touch it). Inside we come to set of columns of differing heights, Achronie, which sets the tone for this exhibition. It represents different time frames sedimentin­g within each other: the time of objects, of the sculptor’s gesture and of visitor’s gestures. Modeled and then cast and mass-dyed, these shafts are divided into segments whose hybrid inspiratio­n determines their form, the material they are made from and their color. There are echoes and repetition­s from one column to another. This ensemble was initiated in Istanbul at the Pill gallery, in relation to the city’s archeologi­cal collection­s (pins from models of Hittite architectu­re), and it continues here with works inspired by the Museum of the Americas in Madrid (a Pre-Columbian animal motif), Iberian objects (a medieval Madonna), and Roman ones (an acrobat figure from Ossuna). This is all mixed in with quotations from modern sculpture, from Picasso to Henri Laurens, and motifs that Verboom has been working on for nearly ten years now. This show confirms the artist’s obsessions and the precision with which they are explored.

Translatio­n, C. Penwarden

 ??  ?? Marion Verboom. Vue de l’exposition « Temporalda­ten ». (Ph N. Brasseur).
Exhibition view
Marion Verboom. Vue de l’exposition « Temporalda­ten ». (Ph N. Brasseur). Exhibition view

Newspapers in English

Newspapers from France