Patrick Tosani
Galerie In situ / 1er juin - 21 juillet 2017
P.L.A.N.È.T.E.S de Patrick Tosani réunit deux ensembles de photographies mobilisant un imaginaire spatial qui, à distance du simulacre, même si l’archétype n’est jamais loin, est ici réduit à des matériaux, formes et gestes élémentaires. Le premier varie les points de vue sur des sphères et un sol d’argile quand le second semble décliner les possibilités d’un disque de latex posé au sol, à plat, roulé ou plié. Composante essentielle de ces compositions, la lumière, franche et blanche, est source d’ombres profondes et de reflets féeriques qui sont parfois le sujet même des images. On retrouve dans ces travaux, notamment dans un triptyque ou une séquence qui multiplient les variations, la minutie analytique de Patrick Tosani. Elle porte autant sur le réel que sur sa métamorphose photographique. Elle fonde une oeuvre cumulative qui n’hésite pas à remettre en jeu des questions déjà abordées – comme la profondeur de champ, explorée dès la fin des années 1970 –, mais qui ouvre aussi de nouvelles perspectives. Parmi elles, la plus notable a sans doute trait au format. C’est la première fois que Tosani associe ainsi, au sein d’une même série, grandes et petites photographies et qu’il se donne la possibilité de tirer une image dans l’un ou l’autre des formats. Ces derniers ont bien sûr à voir avec la notion d’échelle, essentielle chez lui, mais aussi avec celle de distance, plus précisément avec la différence entre une vision proche, offerte par le grand format, et une vision lointaine, produite par le petit, entre lesquelles le spectateur navigue, tel un astronaute.
Étienne Hatt
P.L.A.N.È.T.E.S by Patrick Tosani brings together two sets of photographs that bring into play a spatial imaginary that, while distanced from the simulacrum, is reduced to elementary materials, forms and gestures. The first varies points of view while the second seems to work through the possibilities of a latex disk placed on the floor, be it flat, rolled or folded. The bold, white light that is an essential element of these compositions creates deep shadows and magical reflections that are sometimes the actual subjects of the images. Tosani’s analytical meticulousness is very much in evidence in these works, notably in one triptych and in a sequence of multiple variations. Its subject is both the real and its metamorphosis in photography. This is the foundation of a cumulative body of work that readily calls into question themes already considered, such as depth of field, explored since the end of the 1970s, while opening up new perspectives. The question of format is particularly interesting. This is the first time that Tosani has combined large and small-scale photographs in the same series, allowing himself to print in either format. Scale is an essential question in his work, as is distance, or more precisely, the difference between the close-up vision offered by large formats and the distance produced by small. The viewer navigates between these like an astronaut.
Translation, C. Penwarden