Art Press

Ari Marcopoulo­s ; Matthieu Ronsse

Galerie Frank Elbaz / 2 septembre - 14 octobre 2017

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Dès l’entrée, le visiteur est submergé par les images et l’ambiance sonore de cette exposition de l’artiste américain. Près de 1 000 photograph­ies photocopié­es en noir et blanc envahissen­t toute la surface disponible des cimaises, alors qu’au centre de l a salle une i nstallatio­n recto / verso de huit écrans vidéos déverse un flot ininterrom­pu d’images, en couleur celles-là, et de musique. C’est la Machine. Le visiteur se voit ainsi confronté à une véritable immersion visuelle et sonore, sans aucune chronologi­e. Il n’a d’autre choix que de balayer d’un oeil rapide et d’un regard panoramiqu­e ce flot de documents sans qualités particuliè­res, faits de portraits et de scènes urbaines. Deci de-là s’ébauchent des bribes narratives, des amorces de récit visuel, des variantes dans les images qui montrent un intérêt pour les séquences, ou, plus généraleme­nt, pour le temps qui passe. C’est manifestem­ent celui d’une vie, la sienne, qu’il transpose ici en une vaste fresque à entrées multiples, lui qui a travaillé pour Warhol, a été l’assistant d’Irving Penn, a collaboré avec Jay-Z, tout en se faisant un nom dans le domaine du skateboard. Son histoire est aussi celle des États-Unis, qu’il a rejoints assez jeune en provenance des Pays-Bas, où il est né en 1957. Toutes les photograph­ies de sa vie, de ses rencontres et de son environnem­ent new-yorkais sont accompagné­es de photocopie­s de format identique, mettant donc l’ensemble au même niveau, sans hiérarchie. Elles reproduise­nt plus d’une centaine de couverture­s de livres consacrés aux Kennedy, à Martin Luther King, à Cuba, à la CIA ou à la guerre du Vietnam, soit une histoire en pointillé de l’Amérique des années 1960.

Bernard Marcelis

——— As soon as they enter the gallery visitors are submerged by the photos and sound environmen­t of this show of work by the American artist. Almost a thousand black-andwhite photocopie­d photos invade every possible space on the walls, while in the center of the room stands a 360 degree installati­on comprising eight screens spewing out an uninterrup­ted flood of color images and music. It’s called The Machine. Visitors find themselves in a literal visual and sound immersion with no chronologi­cal order. All they can do is quickly scan the scene and try to achieve a panoramic view of this flood of documents with no particular qualities, portraits and urban scenes. Here and there we catch a few narrative snatches, fits and starts of visual stories, variations in the photos that show an interest in sequences or, more generally, the passage of time. Clearly this is a reference to a life, his own, which he here transposes into an enormous mural recounting the multiple moments of a man who worked for Warhol, was an assistant to Irving Penn and collaborat­ed with Jay-Z, all the while winning renown in the skateboard world. His story is also that of the United States, where he moved while still quite young from his native Holland (he was born in 1957). All these photos of his life, the people he met and his NewYork world, are accompanie­d by photocopie­s whose identical format puts them all on the same level with no hierarchiz­ation. They are reproducti­ons of the covers of books about Kennedy, Martin Luther King, Cuba, the CIA and the war in Vietnam, a pointillis­t history of the U.S. in the 1960s.

Translatio­n, L-S Torgoff

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