ÉVASION. Embarquement pour le Portugal : dépaysement garanti, à deux pas de chez nous
JOUER AU TOURISTE CURIEUX AU PORTUGAL, C’EST GAGNER UNE TERRE ENSOLEILLÉE, RENCONTRER DES HÔTES D’UNE GRANDE GENTILLESSE ET DÉNICHER DES LIEUX À COUPER LE SOUFFLE. SUIVEZ LE GUIDE…
Comporta Le trŽsor protŽgŽ des hippies chics
Au sud de la péninsule de Tróia s’étire un littoral préservé d’une vingtaine de kilomètres. L’océan y déferle sur des plages sauvages. Dunes et pinèdes en protègent l’accès. Le nom de Comporta est réservé aux initiés. Il se repasse sous le manteau. En blanc et bleu, ses maisons surgissent au milieu des rizières. Avec la pêche, la culture du riz a longtemps constitué l’unique ressource des habitants du village. Des terrasses de cafés et des boutiques minuscules égaient aujourd’hui la place principale. Rien de plus. Rassurées, des cigognes élisent domicile sur les toits voisins. Quelques maisons contemporaines ont poussé sur les chemins qui conduisent aux plages de Carvalhal et de Pego. Architecture discrète sous les pins parasols. Ici, la simplicité est un art de vivre. Les restaurants la cultivent aussi, qu’ils soient plantés sur les plages, comme O Dinis et Sal, ou installés au bord d’un chemin, comme Dona Bia. Le décor est toujours sobre. Sur la carte, le poisson grillé règne en maître. En fin d’après-midi, on roule à bicyclette le long des rizières ou jusqu’au vieux port de Carrasqueira et son ponton de bois. Partout, l’horizon s’ouvre à l’infini, comme pour mieux prolonger le rêve.
Evora Les collines de l’Alentejo
La capitale de l’Alentejo collectionne églises et palais. A l’ombre des remparts les relie un lacis de ruelles pavées et pentues. Les yeux au ciel, on admire les blasons ajourés et les panneaux d’azulejos qui ornent les façades. Les places appellent à la flânerie. A la terrasse des cafés, les délicieuses bouchées à l’amande (conventual de amêndoa) sont irrésistibles. La campagne s’ouvre aux portes de la ville. D’imposants portails signalent les propriétés agricoles (herdade). Les fermes restent invisibles, mais pas les champs de vignes ou d’oliviers qui s’étendent à perte de vue. Vallonné, le paysage de l’Alentejo est rythmé par les plantations de chêneslièges, dont les troncs dénudés indiquent une récente récolte. Le Portugal est le premier producteur mondial de liège, l’écorce des chênes de l’Alentejo assurant les trois quarts de la production nationale. Emblème de la région, on retrouve l’arbre au sommet des clochers des églises, sous forme de girouette. Ou, plus stylisé, comme logo des domaines viticoles, qui sont légion autour d’Evora. Pour le visiteur, c’est une aubaine, et pas seulement pour les dégustations qu’ils proposent. Ils accueillent aussi des hôtes. Une occasion de s’adonner à l’équitation. A cheval, on gagne des villages perchés, tels Monsaraz. La voiture y est bannie ! Sa citadelle découvre une vue tous azimuts. En bas, le barrage de l’Alqueva dessine un lac vaste comme un océan. On peut y naviguer et s’y baigner. Le village de São Pedro do Corval préfère la tradition. Il réunit une vingtaine d’ateliers de poterie (olaria), un artisanat ancré ici de longue date.
Tavira Le petit port enchanteur
Les toits de tuiles rouges des maisons de Tavira se reconnaissent entre mille. Avec leurs quatre pans, ils rappellent les pagodes chinoises. Les eaux du rio Gilão, qui coupe la ville en deux, en renvoient le reflet en zigzags. D’un côté comme de l’autre, la promenade est rythmée par le lèche-vitrines. Partout, on déniche des cadeaux originaux ! Au bord du Gilão, l’animation bat son plein devant l’embarcadère du ferry qui conduit aux magnifiques plages de la Ilha de Tavira, qui s’étire au large, à un quart d’heure de navigation. Entre Tavira et Cacela Velha, une étroite lagune frange le littoral : la réserve naturelle de Ria Formosa. Avec grâce, elle égrène salines, îles et plages. Les flamants y sont au paradis. Les baigneurs aussi. A Cabanas de Tavira, un petit canot à moteur les embarque vers une longue bande de sable. Les amateurs de solitude seront comblés ! Cacela Velha, minuscule village de pêcheurs blotti autour d’une église et d’un vieux fort, leur offre un spectacle unique : entre dunes et bancs de sable, le ciel et l’océan se confondent dans une lumière irradiante.