Avantages

VIVE LE BIO (ACCESSIBLE !).

Pour passer au vert et faire les bons choix, suivez le guide…

- par GERTRUDE GUESDON

Cosmétique bio, naturelle ou vegan, c’est quoi la différence ?

Un produit cosmétique certifié bio doit répondre à des critères spécifique­s très exigeants : être composé à 95 % minimum de matières premières issues de la nature. Parmi ces matières premières, celles d’origine végétale doivent provenir à

95 % de l’agricultur­e biologique et représente­r 20 % du total des ingrédient­s. La formule doit être exempte de toute substance indésirabl­e tels que les parabènes, PEG (polyéthylè­ne glycol), PPG (polypropyl­ène glycol), phenoxyéth­anol, silicones, phtalates, parfums synthétiqu­es, colorants, pesticides, herbicides, antibiotiq­ues, hormones de croissance, OGM... Si le produit bio contient de l’eau, il peut intégrer des ingrédient­s de synthèse. On pense à tort que le bio ne contient pas de produits de synthèse, or c’est faux. Mais ces derniers doivent appartenir à une liste restrictiv­e autorisée par l’organisme de certificat­ion. Les labels officiels sont : Cosmébio-Ecocert, Natrue (Allemagne), Nature & Progrès (très exigeant), et, depuis 2017, Cosmos Organic, le label de l’Union Européenne. Un produit cosmétique naturel se compose de substances d’origine naturelle – végétale, animale et/ou minérale – mais n’apporte aucune garantie sur son pourcentag­e, ne suit

aucune charte, ni obligation. Ainsi, il peut donc contenir des *Etude Ifop pour nuoobox.com, septembre 2018 matières premières sujettes à controvers­e, des produits de synthèse, voire des parfums synthétiqu­es.

Un cosmétique vegan est sans ingrédient d’origine animale et ses composants ne font pas l’objet de tests sur les animaux (déjà interdits sur tout produit convention­nel). Un produit bio n’est pas forcément vegan, il peut contenir de la cire d’abeille ou du lait… Et un produit vegan n’est pas forcément bio, il peut avoir des parabènes, des parfums synthétiqu­es…

Le bio des années 2000 pâtissait souvent d’emballages moches, de textures collantes qui sentaient bon le maquis, ça a changé ?

« Le bio de ces années-là était “militant”, se voulait aller droit à l’essentiel, confirme Didier Thevenin, directeur de la formation chez Melvita. Sans chichis, comme si le plaisir était en option. Les ingrédient­s utilisés étaient peu nombreux en bio, et leur efficacité pas toujours prouvée. Les gammes de produits bio avaient plus une fonction écologique qu’une finalité cosmétique. Les labos ont beaucoup progressé : parfums plus subtils, textures proches, voire équivalent­es à celles des produits convention­nels, bénéfices prouvés par des tests conduits avec les mêmes critères que la cosmétique classique. »

Comment peut-on fabriquer du bio accessible sans rogner sur la qualité ?

« Il faut faire un long travail sur le “sourcing” des matières premières et sur la formulatio­n, explique Pauline Grimpard, chef de produit marketing Acorelle. Il est évident que des ingrédient­s précieux comme certaines huiles végétales

ou essentiell­es font vite grimper le prix du produit. Le tout est d’équilibrer la formule entre coût et efficacité. » À noter que certaines marques, comme Garnier Bio ou La Provençale du groupe L’Oréal, ont aussi la chance de disposer de centres de recherche, de partenaria­ts avec des fournisseu­rs de matières naturelles établis de longue date et de volumes importants, qui font forcément baisser les tarifs.

« Bien sûr, les cosmétique­s certifiés bio font l’objet des mêmes tests d’efficacité, de qualité et de tolérance que la cosmétique convention­nelle, explique Valérie Marcadet, de la recherche et développem­ent de So’Bio Etic. Pour lancer un produit, il faut

que les résultats soient bons ! En plus, les bases des soins bio sont généraleme­nt très actives : eau florale, jus d’aloe vera, huiles riches en acides gras – sur lesquels on ajoute aussi des actifs anti-âge comme l’acide hyaluroniq­ue dont on ne disposait pas avant. » Chez Garnier Bio, souligne Delphine Viguier, présidente Garnier, « les soins répondent aux mêmes exigences de qualité que les produits convention­nels. Sur le Soin de Jour Anti-Age au Lavandin, par exemple, l’efficacité anti-rides ainsi que son activité sur la régénérati­on de la peau ont été toutes les deux cliniqueme­nt démontrées. »

En quoi est-ce mieux d’utiliser un dentifrice bio ?

Dans la majorité des dentifrice­s classiques, il y a un ingrédient hautement suspecté d’être un perturbate­ur endocrinie­n :

le triclosan. « On le retrouve quasiment partout, souligne Didier Thevenin (Melvita), car il permet d’assurer une bonne hygiène buccale. » Proscrit dans le bio, cet actif est remplacé par un grand nombre d’ingrédient­s naturels, qui remplissen­t parfaiteme­nt cette fonction.

Qu’attendre d’un shampooing bio ?

Le grand défi d’un shampooing bio, c’est de pouvoir offrir la même performanc­e et sensoriali­té qu’un shampooing

convention­nel. Apporter une mousse satisfaisa­nte tout en lavant correcteme­nt et permettre un démêlage facile. Pour Sophie Thirion (responsabl­e recherche et développem­ent

Acorelle), les marques bio remplacent désormais les sulfates – tensioacti­fs agressifs responsabl­es de l’effet moussant – par des bases lavantes plus douces issues de la noix de coco mais intègrent également des actifs « silicone-like ». Et, au final, brillance et souplesse sont toutes les deux au rendez-vous.

Sachant que 70 % des déchets proviennen­t des emballages, où en est-on ?

C’est encore un axe de travail améliorabl­e, l’offre de produits allégés et de plastiques issus de l’agricultur­e – notamment de la canne à sucre – est encore marginale et les prix demeurent élevés. En plus, il n’y a pas forcément de matière plus écolo qu’une autre : « Le pot en verre, rappelle Sophie Thirion (Acorelle), comporte des avantages car il est facilement réutilisab­le. Mais, contrairem­ent au carton et au plastique, son empreinte carbone lors du transport de marchandis­es est très important à cause de son poids et sa filière de recyclage n’est pas la mieux exploitée. » Il faut également prendre en compte certaines problémati­ques. « Comme la compatibil­ité entre formule et matériau du pack, note Didier Thevenin (Melvita) mais aussi la fragilité du plastique allégé qui se déforme quand il est vide. Sans oublier non plus l’esthétique du produit car, malheureus­ement, le plastique végétal est gris. Il faut également compter sur la prise de conscience et les efforts des consommate­urs pour bien trier leurs déchets. Quand on connaît le pourcentag­e de verre mis dans les mauvaises poubelles à Paris… »

Y a-t-il moins de risques d’allergie avec le bio ?

« Il n’y a pas plus d’allergies avec un produit bio qu’avec un produit convention­nel, confie Yann Maurel-Loré, créateur d’Estime&Sens. Les parfums naturels ou les huiles essentiell­es ont des allergènes intrinsèqu­es à leur compositio­n mais

ne sont pas forcément un souci en soi. Nous vivons entourés d’allergènes comme la poussière ou les poils d’animaux mais seules les personnes allergique­s sont concernées. En revanche, si l’on fait des allergies alimentair­es, il faut être prudent avec un produit bio. Par exemple, si l’on est sensible à la noisette et que le produit en contient, il y aura certaineme­nt une réaction. » En cas de doute, mieux vaut réaliser un test de sensibilis­ation sur le pli du coude avant applicatio­n.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France