BALADE DE CHARME sur la Riviera de la Belle Époque et des Années folles, de jardins en petits palais, sur un air de jazz
DE JARDINS EN PETITS PALAIS, POSÉS À FLEUR DE FALAISES, QU’ELLE EST JOLIE NOTRE CÔTE D’AZUR JAZZY ET RÉTRO !
Autour de Saint-JeanCap-Ferrat Villas paradis
Ça serpente. La route 6098, entre Menton et Beaulieu-sur-Mer. Ça embaume. Le pin et le figuier. Ça fleurit. Les volubilis et les palmiers dattiers. Ça flirte avec les vagues : la Grande Bleue, la Méditerranée. Ça se souvient des Américains. Dos Passos, Gertrude Stein, Hemingway… Comme un collier de perles, le littoral égrène maisons de rêve et souvenirs. Entre Belle Époque et Années folles. À Saint-Jean-Cap-Ferrat, la villa Ephrussi de Rothschild et ses jardins extraordinaires. À Beaulieu, la villa Kérylos, dessinée pour l’archéologue et esthète Théodore Reinach. Un somptueux balcon sur la Grèce où l’on pourrait presque entendre chuchoter Ulysse et les sirènes. Tout y est d’un chic absolu : le balaneion (thermes) et son décor de mosaïques ; le mobilier en bois de citronnier et d’angélique ; les vases antiques, et cette si jolie chambre d’enfants, où la jeune Simone Veil – née Jacob – vint passer un ou deux étés, sans savoir que la guerre était déjà aux portes…
Autour de Nice À la russe
« Quelques minutes encore et vous pourrez entrer », chuchote une jeune fidèle, visage grave et foulard blanc sur la tête. Puis elle retourne se poster, les paupières micloses, derrière son stand de souvenirs religieux : encens, cierges et chapelets. Dans la cathédrale orthodoxe SaintNicolas (la plus grande d’Europe, hors Russie), la piété se touche presque du doigt. Elle est partout. Sur ces colonnes peintes de fleurs bleu céleste et rose thé, aux corolles Art nouveau. Sur cette cloison d’icônes comme dans ces Vierges aux visages suaves. « Celle-ci est incrustée de perles de l’Oural. Celle-là a été brodée avec des perles de rivière », souligne la guide Tatiana. Et elle raconte, comme si c’était hier, la Russie d’Alexandre II et la douleur du souverain lorsque son fils, Nicolas Alexandrovitch, fut emporté en 1865 par une méningite foudroyante. Nice, impériale et d’avant-garde… Autour du boulevard du Tzarewitch, où vit encore une partie de la communauté russe, on part « butiner » les immeubles Art déco. Ici, des bowwindows. Là, des mosaïques aux vagues enroulées comme des coquillages…
Autour de Juan-les-Pins Du swing et des roses
Jazz. Jazz et charleston. Le charleston, puis le twist. Le twist et les minijupes, les Bloody Mary et les décapotables… Juan-les-Pins ou l’art du swing et de la liberté, des années 20 aux sixties… Les ressusciter pas à pas, en découvrant dans la Pinède le buste de Sidney Bechet. Puis suivre l’allée des jazzmen où sont inscrites les empreintes de mains des grands musiciens noirs qui ont fait les beaux jours de cette ville, si accueillante pour ceux qu’on lynchait encore dans le Mississippi. Et quand descend le soir, s’offrir une tranche de rêve dans le bar Art déco du palace Belles Rives. Un pianiste qui égrène le début d’une mélodie, des fauteuils léopard et, sur les murs, les photos en noir et blanc de F. Scott Fitzgerald, le golden boy de la Riviera venu chercher la rédemption sous le soleil et dans l’azur de la mer… L’azur et la mer, la mer et l’arrière-pays. L’arrière-pays et ses villages blottis à l’abri des cyprès. D’abord Vallauris et ses fameuses céramiques. Puis Grasse, « l’acropole » des parfums. On pousse la porte des maisons Molinard et Fragonard, fondées en 1849 et 1926.
Oh ! Les jolis flacons ! On s’attarde devant Habanita de Molinard, le premier oriental créé pour les femmes et, qui sait, le parfum que portait Zelda Fitzgerald, « la plus belle fille d’Alabama et de Georgia » selon son époux Scott.
Pour en savoir plus cotedazur-tourisme.com