Avantages

JARDIN ENCHANTÉ avec les hellébores, les roses de Noël

RIEN À VOIR AVEC LES ROSES. LES HELLÉBORES SONT DES VIVACES AU CHARME ENSORCELAN­T QUI ENCHANTENT LES JOURNÉES D’HIVER, NE CRAIGNANT NI LE FROID NI L’OMBRE. MÉFIANCE… ON N’EST JAMAIS À L’ABRI D’UN COUP DE COEUR !

- par CAROLINE GENEAU

Des allures de stars mais sans les caprices

Ça saute aux yeux dans cette galerie de portraits : les hellébores offrent d’étonnantes couleurs, du blanc pur au pourpre intense, et même du vert. Certains, plus sophistiqu­és, se parent de fines nervures ou d’un plumetis, quand d’autres la jouent frou-frou des pétales et coeur saillant de mille étamines nacrées. Ils portent fièrement leur surnom de roses de Noël, mais ce ne sont pas des roses, et ils étalent leur floraison de novembre à avril, tant leur diversité est grande, bravant les frimas et la neige, rejoignant en beauté les premiers bulbes printanier­s. Pas facile de les classer, car il existe de nombreux hybrides, tout en subtiles nuances. Ça commence bien avec la rose de Noël, en fait l’hellébore noir (Helleborus niger)… à fleurs blanches (car c’est la couleur des racines qui est retenue). ‘Praecox’ est en fleur dès novembre. Les hellébores d’Orient (Helleborus orientalis)

enchaînent avec leurs grandes fleurs et de nombreuses variétés. L’hellébore fétide (Helleborus foetidus) doit son horrible nom à l’odeur que dégagent ses feuilles quand on les froisse… mais on ne se prive pas de son bouquet de clochettes vert clair ourlées d’un liseré rouge, de février à avril. Le feuillage de sa variété ‘Chedglow’ est doré. Avec l’hellébore de Corse (Helleborus argutifoli­us),

on profite de fleurs vert clair de fin janvier à mai, surtout dans les rocailles, sur un sol sec et caillouteu­x.

En pots comme au jardin, ils fêtent l’hiver en beauté

Retenons qu’ils sont tous faciles à cultiver. À cette saison, on les trouve en fleur et en pot. Ils supportero­nt un séjour à l’intérieur, à condition de maintenir la terre humide, mais sans excès : ils ont horreur d’avoir les racines dans l’eau. Le mieux est de les installer sur le rebord de la fenêtre, sans leur imposer la chaleur de la maison, on profite de leurs fleurs à hauteur des yeux, car ces timides ont souvent tendance à regarder par terre ! La petite idée déco : pour réaliser un centre de table, on coupe quelques fleurs avec une petite tige et on les laisse flotter dans une coupelle remplie d’eau. Après la floraison, ils peuvent rejoindre le jardin. Patience : il faut 2-3 ans pour que leurs racines s’installent et qu’ils forment une belle touffe. On coupe les feuilles brunies une par une, en faisant bien attention à préserver les jeunes pousses au ras de la souche. L’année suivante, on les laisse faire leurs graines (ça veut dire qu’on n’a pas coupé toutes les fleurs pour la déco) car ils se ressèment bien. Dans la pharmacopé­e ancienne, l’hellébore avait la réputation d’éloigner la folie. La Fontaine le rappelle quand le lièvre dit à la tortue : « Il vous faut purger. Avec quatre grains d’ellébore. » Faites fi de ce conseil : la plante est toxique… En la cultivant, vous prenez juste le risque de rejoindre « les dingues d’hellébores » !

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Hellébore oriental
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