Avantages

ÉVASION. Suivez le guide à Séville, la belle Andalouse

La belle Andalouse sait titiller tous nos récepteurs sensoriels. Et chambouler notre âme.

- PAR MARIE FRANÇOIS

C’est peut-être dans les jardins de l’Alcazar, quand les parfums des orangers en fleur et des buissons de myrte nous enivrent, que l’on comprend pourquoi le coeur des Sévillans bat plus fort. Chaque recoin de cet ensemble gigantesqu­e de palais et de patios recèle des trésors. Pas étonnant qu’il soit classé au patrimoine de l’humanité. On peut y flâner pendant des heures sans se lasser. D’abord, parce qu’on y découvre le style mudéjar – mélange unique d’arts chrétien et musulman – et aussi, avouons-le, parce qu’on est content d’y trouver un peu de calme et de fraîcheur. Enfin… si on a pris soin de réserver. Car les touristes ne manquent pas. Il faut dire que, juste à côté, se trouvent aussi la cathédrale – où l’on se presse notamment pour admirer le tombeau de Christophe Colomb et le monumental retable constitué de 1 500 figurines en bois sculpté dorées à l’or fin – et la Giralda : un ancien minaret haut d’une centaine de mètres, surmonté d’un clocher baroque, offrant à qui veut bien s’en donner la peine (ça grimpe !) une vue imprenable sur la ville. Pour profiter pleinement des visites, mieux vaut prendre un guide* qui saura révéler les secrets historique­s et architectu­raux de ces joyaux, et nous permettra d’éviter les files d’attente… L’idéal est de consacrer une bonne journée à ce quartier animé : Santa Cruz regorge de ruelles pavées, de petites places typiques, de tavernes et de bars en rooftop (terrasses sur les toits), qui grouillent de monde à la nuit tombée. De quoi se mettre à l’heure espagnole sans rechigner.

Où dormir ? Hôtel Doña Maria, très bien situé et doté d’un rooftop avec piscine. 130 € env. la nuit en ch. dble avec petit déj. Calle Don Remondo, 19. fr.hdmaria.com

Où faire une pause goûter ? Dans une charmante impasse ombragée, on savoure tartes et jus de fruits frais chez Naranjas de Sevilla, où l’accueil (en français) est aussi délicieux. Plaza de la Alianza, 3.

Où manger de bons tapas ? Très bon rapport qualité-prix et service impeccable à La Sacristia. Calle Mateos Gago, 18.

* Notre super guide : Lucie Deixonne, la première guide officielle française de Séville, propose de nombreuses visites et prestation­s originales pour découvrir la ville. Tarifs et résa sur andalucie.es

Mille et une nuits

Quand la chaleur surprend les visiteurs en début d’aprèsmidi et que les rues se vident – la plupart des boutiques ferment entre 14 et 17 h –, il est temps de s’installer dans un des magnifique­s patios de la ville. Nos préférés ? Celui du Palacio de las Dueñas planté d’orangers et de palmiers (lasduenas.es). Ce palais des XV et XVIes siècles témoigne de la vie d’une riche famille locale : toujours habité, il compte autant d’oeuvres d’art que de photos des propriétai­res ou de souvenirs personnels – dont une aquarelle réalisée par Jackie Kennedy durant son séjour en 1967. Incontourn­able également, la Casa de Pilatos, pour ses incroyable­s fresques murales d’azulejos (carreaux de céramique multicolor­es) et ses plafonds en bois sculptés ou à croisée d’ogives, à donner le tournis. Ce palais de la fin du XVe siècle marie de façon assez étonnante plusieurs styles – mudéjar, gothique et Renaissanc­e – et offre lui aussi de jolis espaces verts ombragés. Une fois notre curiosité rassasiée, on n’a que l’embarras du choix pour se restaurer : on trouve plein de terrasses sympas dans le quartier de l’Alfalfa. L’envie de se laisser entraîner jusque tard dans la nuit vers les ruelles populaires se fait ressentir… On espère assister à un véritable flamenco dans la moiteur d’une salle de quartier cachée au fond de la cour d’un immeuble. Mais, le plus souvent, le flamenco s’improvise Pour connaître les bons plans, comme les soirées du Laberinto Art Lab* (calle Castellar, 52), il faut guetter les affiches dans la rue ou demander conseil à son guide. On peut aussi se rendre dans des endroits plus accessible­s qui n’ont pourtant rien perdu de leur authentici­té, comme la Peña Torres Macarena (calle Torrijiano, 29) ou le bar La Carbonería (calle Cespedes, 21 A).

Où dîner ? On aime la charcuteri­e, les fromages et, surtout, l’incontourn­able salmojero (une soupe froide à base de tomates, d’oeuf dur et de dés de jambon) de Maestro Marcelino, calle Hernando Colón, 9. * Soirées flamenco. Laberinto Art Lab, à suivre sur la page Facebook dédiée.

Corps et âme

Les 5 sens en éveil, l’ancien quartier gitan de Triana fait vibrer notre corde sensible. Il faut s’y rendre en longeant les quais du Guadalquiv­ir pour admirer ses façades multicolor­es avant de traverser le pont Isabel II et de faire une halte dans le marché couvert (mercadodet­rianasevil­la.com). On y trouve de très bons produits régionaux à rapporter sous-vide. On peut aussi découvrir le quartier de façon originale en faisant un tour en canoë sur le fleuve. Rendez-vous à calle Betis, 19, point de départ des excursions (naturanda.com, entre 20 et 30 €/adulte).

Les dimanches, pas question de manquer la sortie de l’église Santa Ana : le conciliabu­le des dames en habits traditionn­els s’apprécie sous les arbres de la placette, en dégustant de fameuses molletes (tartines à l’huile d’olive, tomates râpées et jambon cru). Ensuite, rien de tel qu’une balade digestive jusqu’à la plaza de España et le parc de Maria Luisa, véritable oasis quand le soleil est au zénith. Où grignoter ? À l’intérieur du marché couvert, jus de fruits frais et gâteaux au Bocasu-Dulce Picoteo, stand 5-6. Pour un café ou une bière ? Taberna La Plazuela, devant l’église Santa Ana.

Avec les enfants. On file à l’aquarium doté d’une super zone « Méduses » et d’un parcours découverte bien aménagé (acuariosev­illa.es). En sortant, on peut piquenique­r dans le parc de Maria Luisa ou s’offrir une virée dans le quartier familial Alameda de Hércules, où les terrasses spacieuses permettent de courir.

Notre adresse ? No Piqui : salades complètes, tartes salées, jus de fruits frais faits maison. Alameda de Hércules, 58.

PRATIQUE Y aller. Avec Transavia, compter entre 150 et 200 € l’allerretou­r Paris-Séville selon la période.

Attention, le mois d’avril est particuliè­rement demandé (et cher) en raison des festivités. transavia.com En savoir plus ? Office espagnol de tourisme : spain.info

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À l’ombre des palmiers des jardins de l’Alcazar.
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Un des patios du palacio de Las Dueñas.
Les envoûtante­s soirées andalouses…
Mariages de styles à la Casa de Pilatos. Un des patios du palacio de Las Dueñas. Les envoûtante­s soirées andalouses…
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 ??  ?? Le quartier de Triana, haut en couleurs.
Fière Andalouse à cheval.
La Giralda domine la ville.
Le quartier de Triana, haut en couleurs. Fière Andalouse à cheval. La Giralda domine la ville.

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