Avantages

TABOU/PAS TABOU. Ça gratte… (là où il ne faut pas !)

Démangeais­ons, brûlures, pertes… Les bonnes infos pour soigner notre intimité sans forcément tout dévoiler à notre médecin.

- PAR LAURA CHATELAIN

Je n’aurais pas chopé une MST ?

Peu probable, car la plupart des infections sexuelles ne causent pas de symptômes. Les seules qui donnent ce genre de démangeais­ons sont le trichomona­s ou l’herpès vaginal. Si on pense qu’on a pu attraper un de ces deux vilains, pas le choix : il faut aller chez le gynéco et faire un prélèvemen­t vaginal en labo.

Et s’il y a des pertes blanches ?

Et qu’en plus ça brûle à l’intérieur du vagin ? Voilà le portrait-robot d’une mycose due au champignon candida albicans. 75 % des femmes y ont droit au moins une fois dans leur vie, à cause d’un traitement antibio, d’un dérèglemen­t hormonal (notamment pendant la grossesse) ou d’un terrain fragile. Si les pertes sentent vraiment fort, ça ressemble plus à une vaginose, causée par une bactérie. Dans ce cas, il faut consulter.

Ça peut se régler avec un nettoyant intime ?

Malheureus­ement, non. Au contraire d’ailleurs, se laver trop souvent peut favoriser les grattouill­es en déséquilib­rant la flore vaginale et le pH. On se nettoie à l’eau, éventuelle­ment avec un gel douche surgras, si possible sans parfum, sans chercher à nettoyer tous les petits recoins.

C’est à cause de mes sous-vêtements ?

Possible. Le string, par exemple, augmente les frottement­s sur la vulve et la fragilise. Idem avec les pantalons très serrés à l’entrejambe ou le maillot mouillé après la plage, qui favorise la proliférat­ion du champignon. Mais le plus « dangereux » reste l’épilation intégrale : sans poils pour la protéger, la vulve perd une partie de ses défenses contre les agressions extérieure­s, les irritation­s et les microbes. On peut couper à ras pour que ça soit net, mais on n’enlève pas tous les poils pubiens, notamment autour des lèvres.

Mon partenaire peut-il attraper ma mycose ?

A priori non, car elle ne se transmet pas lors de la pénétratio­n et il y a peu de chance qu’il se rende compte de quoi que ce soit. Mais les rapports sexuels peuvent être douloureux pour nous, à cause de l’irritation. Attention : le champignon peut infecter la bouche du partenaire qui pratique un cunnilingu­s. À proscrire tant qu’on n’a pas fini le traitement.

Qu’est-ce que je peux demander discrèteme­nt au pharmacien ?

Des antimycosi­ques sous forme d’ovules (Monazol, MycoHydral­in) et de crèmes (Lomexin) permettent généraleme­nt d’être soulagée. On complète par des probiotiqu­es (Physioflor) pour rééquilibr­er la flore vaginale. Pour une irritation, on y va en douceur avec une crème type Cicaplast ou Bepanthen, qui apaise et répare. Si ça ne va pas mieux au bout de 2-3 jours et que c’est la première fois que ça nous arrive, on consulte un gynéco ou un dermato. Merci au Dr Marie-Claude Benattar, gynécologu­e, auteure du

« Petit manuel des soins intimes pour les femmes », éd. Josette Lyon.

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