Nos astuces pour bien se chauffer sans carboniser son bas de laine
En 2019, les Français ont déboursé en moyenne 1 696 € pour se chauffer. Nos stratégies pour faire baisser la note (et gagner en confort).
J’AI DES CONVECTEURS ÉLECTRIQUES
Sus à la poussière. Un radiateur sale surconsomme. Alors, une fois par an, après avoir coupé le chauffage, on dévisse le panneau de façade et on dépoussière l’intérieur avec l’aspi, un plumeau ou un goupillon à bouteilles, et une lingette humide. L’inertie, je dis oui. Les convecteurs « grille-pain », ça passe dans les pièces peu occupées (chambre d’amis). Ailleurs, on les troque contre des radiateurs à inertie, qui diffusent la chaleur de façon homogène, sans à-coups et sans assécher l’air : plus confortable et plus économique (dès 70 € en magasins de bricolage). Bonus : ces appareils sont programmables (plages horaires avec différentes températures), donc on ne chauffe pas pour rien. En revanche, on évite les panneaux rayonnants, qui refroidissent vite et consomment un max.
Malins, les radiateurs antigaspi. Grâce à des capteurs, les appareils à inertie « intelligents » s’adaptent à notre mode de vie automatiquement : détection de présence, coupure quand on ouvre la fenêtre, mode éco la nuit… On peut également les piloter à distance via son téléphone portable (bien pratique pour gérer les imprévus). Le meilleur rapport qualité/prix ? Le modèle Sokio, de 267 € à 451 € selon la puissance (de 700 W à 2 000 W), atlantic.fr
Bye-bye EDF. Alors que le marché de l’électricité est ouvert à la concurrence depuis 2007, 80 % des Français sont toujours au Tarif Bleu d’EDF. Dommage, car les offres alternatives sont souvent plus intéressantes (jusqu’à 20 % d’économies). Et que le changement fournisseur est gratuit, sans engagement et facile (c’est le nouvel opérateur qui résilie l’ancien contrat). Pour trouver l’offre la plus adaptée à notre conso, on file sur energie-info.fr, un comparateur indépendant.
J’AI UNE CHAUDIÈRE À GAZ
Je purge les radiateurs. Une fois par an, on vide l’air des radiateurs pour les rendre plus performants. Chaudière éteinte, on place un récipient sous la vis de purge (en haut, sur le côté). On tourne avec une pince jusqu’à obtenir un jet d’eau régulier, puis on revisse. À la fin de l’opération, on vérifie que la pression d’eau dans la chaudière est comprise entre 1,5 et 2 bars. Si c’est moins, on ouvre le robinet de remplissage. J’isole les tuyaux. La chaudière est dans une pièce gelée ? Une partie des calories se perd en route. La solution : calorifuger les tuyaux = les recouvrir de manchons en mousse (en magasins de bricolage). Si les conduits sont trop proches les uns des autres ou trop près du mur, on utilise alors un ruban isolant, plus fin.
Vive la condensation. Les appareils à condensation nouvelle génération sont ultra-performants et pas ruineux : entre 1 400 € et 5 000 € hors pose selon le modèle et la puissance. Avec 30 % d’économies d’énergie à la clé, ça vaut le coup. Leur plus ? Ils récupèrent les calories des fumées de combustion du gaz pour les réinjecter dans le circuit. Attention, il faut créer une évacuation en façade ou en toiture, ce qui n’est pas toujours possible, notamment en copropriété. Bon plan : le « Pack chaudière tout confort » sur engie-homeservices.fr : pour 49 € à 67 € par mois pendant 5 ans (soit 2 940 € à 4 020 € selon la puissance, hors travaux complémentaires), on se fait installer une chaudière à condensation et un thermostat connecté, avec un prêt à taux zéro et un contrat de maintenance de 5 ans.
JE ME CHAUFFE (ENCORE) AU FIOUL
C’est du propre. L’entretien annuel de la chaudière est obligatoire (150 € environ). L’occasion de vérifier les réglages et de décrasser l’appareil pour optimiser son rendement. On n’oublie pas non plus de faire ramoner le conduit (50 € environ, parfois compris dans le contrat d’entretien).
Je passe au gaz (si possible). À partir de 2022, on ne pourra plus installer de chaudière au fioul. On anticipe ! Sur projet-gaz.grdf.fr, on tape son adresse pour voir si le réseau de gaz passe à côté. Si c’est OK, on contacte GRDF pour les travaux de raccordement extérieur et la pose du compteur (forfait de 400,72 €). Pour l’installation intérieure, on fait appel à un plombier chauffagiste. Le pro se chargera du découpage et de l’enlèvement de la cuve à fioul après l’avoir vidée, dégazée et nettoyée (opération obligatoire pour éviter les risques d’explosion et de pollution).
Pompe à chaleur, attention aux arnaques. Elle transforme les calories du dehors en chauffage et intègre une résistance électrique pour prendre le relais quand il fait trop froid. C’est top côté rendement et pas très compliqué à installer (on garde les mêmes tuyaux et les mêmes radiateurs). Cela dit, attention aux anomalies en cas de mauvaise installation (problèmes de puissance, bruit du caisson, recours à l’électricité trop fréquent…). Alors, gare aux démarcheurs téléphoniques et aux propositions trop alléchantes type « pompe à chaleur à 1 € ». Mieux vaut trouver un installateur qualifié sur qualit-enr.org/annuaire, qui prendra le temps de réaliser une étude thermique préalable. Et on demande un devis à au moins deux entreprises.
QUELLES AIDES POUR MOI ?
On peut cumuler les aides, à condition de respecter des performances minimales et de recourir à un artisan RGE (Reconnu garant de l’environnement), on trouve la liste sur renovation-info-service.gouv.fr
MaPrimeRénov’ sera dorénavant accessible à tous dès 2021 et calculée en fonction des revenus : jusqu’à 4 000 € pour une pompe à chaleur air/eau, 3 000 € pour un poêle à granulés, 2 500 € pour un poêle à bûches, 2 000 € pour un insert, 1 200 € pour une chaudière à gaz, 1 200 € pour la dépose d’une cuve à fioul… On fait la demande sur
maprimerenov.gouv.fr
Les Primes énergie (aussi appelées Certificats d’économie d’énergie ou « Coup de pouce chauffage ») sont versées par les distributeurs comme EDF ou Total en fonction des revenus : jusqu’à 4 750 € pour une pompe à chaleur, 1 400 € pour une chaudière à gaz, 888 € pour un appareil au bois, 111 € pour le remplacement d’un convecteur par un appareil électrique très performant. Demande sur
primesenergie.fr par exemple.
La TVA réduite à 5,5 % (au lieu de 20 %) et l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ à demander à sa banque) sont accordés pour la fourniture et la pose de l’équipement.
J’AI UN POÊLE OU UNE CHEMINÉE
Du bois extra-sec. Humide, il chauffe mal et abîme l’appareil. Il faut choisir des bûches avec moins de 20 % d’humidité (classe H1). Ou passer commande au printemps ou en été – quand le prix du bois est plus intéressant – et opter pour un bois « standard » à 25 % d’humidité (classe H2), environ 30 % moins cher, que l’on laisse sécher six mois. Même recommandation pour les bûches « maison » à fendre avant stockage (un an minimum). Et les bûches de bois compressé ? 100 % naturelles (copeaux et sciures recyclées), peu encombrantes, elles offrent une combustion propre, régulière et ultra-efficace. Une seule d’entre elles produit autant de chaleur que trois bûches classiques. Sur granulesbois. butagaz.fr, 19,90 € les 6, livraison incluse.
Une flambée au top. Pour un préchauffage efficace, vive l’allumage inversé (petit bois par-dessus les bûches) : on ouvre à fond l’arrivée d’air avant de réduire la voilure 15 min plus tard, quand c’est bien chaud. On ne surcharge pas en bûches pour laisser l’air circuler et éviter les températures trop fortes (ça « étouffe » le feu en minimisant l’entrée d’air, ce qui encrasse l’appareil). À savoir : on profite de l’entretien annuel obligatoire pour revoir les réglages de l’installation (100 €150 €). Et on n’oublie pas le ramonage (50 € à 80 €) pour enlever les résidus de combustion et améliorer le tirage.
Je change d’appareil. Un poêle ou un insert des années 2000 a un rendement moyen de 50 % (il produit deux fois moins de chaleur qu’il n’en consomme). Les appareils récents offrent des rendements de 75 à 80 %. Résultat : on utilise (beaucoup) moins de bois. Autre option : le poêle (ou insert) à granulés avec son rendement de 90 %. Raccordé à l’électricité, mais peu énergivore, il se pilote avec une télécommande pour un réglage hyper-précis de la température. On peut aussi programmer des plages horaires, un mode « éco » ou « absence ». Pratique, l’appareil fonctionne seul jusqu’à trois jours d’affilée, après avoir rempli le réservoir de granulés (sciure de bois compactée). Pour info, un poêle consomme en moyenne 1 kg/h de granulés, soit un coût d’environ 30 cts. Les moins ? Le bruit du ventilateur qui pulse l’air chaud, la flambée moins sympa (petites flammes, sans odeurs ni crépitements) et le prix de l’appareil (de 2 000 € à 4 000 € hors installation, contre 300 à 1 500 € pour un foyer à bois).
Et ma cheminée ouverte ? Elle a un rendement de 10 %, autant dire qu’elle consomme beaucoup de bois pour pas grandchose. Pour passer à 80 %, on y intègre un petit poêle ou un insert (foyer vitré) à bois ou à granulés (de 500 € à 4 000 € hors pose, selon la technologie et la puissance), en plaçant un tube dans le conduit. Pour trouver un installateur : expertschaleurbois.fr ■