Avantages

NUTRITION.

Elles font vibrer nos papilles et protègent notre santé, en particulie­r à la saison froide. Pour profiter de leurs bienfaits, on ne se contente pas d’une pincée de-ci de-là, on les met très régulièrem­ent au menu.

- PAR MAUREEN DIAMENT

Pour être bien dans son assiette, on épice l’hiver avec cannelle, gingembre, piment… (caliente)

La cannelle, alliée des frileuses

Selon la médecine traditionn­elle chinoise, elle est capable de disperser le froid, de stimuler la circulatio­n de l’énergie vitale

– le qi – dans le corps, et donc de « tiédir » l’organisme. C’est sans doute pour ces raisons qu’on la retrouve également traditionn­ellement dans la recette du vin chaud, boisson antigla-gla par excellence. On privilégie la cannelle de Ceylan sous forme de bâtons à râper plutôt que celle de Chine, dont les propriétés ne sont pas aussi bénéfiques.

Le piment coupe l’appétit

La plus brûlante de toutes les épices renferme une molécule, la capsaïcine, qui augmente la sensation de satiété et fait ainsi baisser le nombre de calories globales consommées dans la journée. Pratique pour prévenir l’accumulati­on des kilos hivernaux. Des recherches plus poussées sont actuelleme­nt en cours pour comprendre les mécanismes d’action du piment sur notre métabolism­e et son éventuel intérêt pour lutter contre l’obésité et le diabète*.

* Nutrients

Le gingembre ultra-tonique

Reconnue par l’Organisati­on mondiale de la Santé (OMS) pour ses propriétés antinausée­uses (une tranche à sucer ou en infusion), cette racine est aussi blindée en vitamine C, magnésium et fer, des substances précieuses pour lutter contre la fatigue. Selon une étude publiée en 2017*, une supplément­ation à haute dose en gingembre aiderait à atténuer la fatigue liée à une chimiothér­apie, en complément des traitement­s. C’est dire si elle puissante. On la glisse donc dans notre alimentati­on en période de convalesce­nce ou en cas de gros coup de pompe. À consommer fraîche, car la cuisson détruit en partie ses nutriments bienfaisan­ts.

* Nutrients

Le curcuma combat les rhumatisme­s

Depuis 2015, il y a eu près de 2 500 études sur les effets santé du curcuma, dont plusieurs centaines sur ses propriétés anti-inflammato­ires et antidouleu­rs articulair­es*. Si les résultats méritent d’être précisés, « il est désormais prouvé que le curcuma seul ne suffit pas à retrouver de la mobilité. Pour être bien absorbé par l’organisme, son principe actif, la curcumine, doit être mélangé à un corps gras et à la pipérine du poivre », explique Florence Cosnier, naturopath­e**. Mieux vaut donc le consommer sous forme de « pâte dorée » : 2 rhizomes râpés dans 1 tasse d’eau de source + 1/2 cuil. à c. de poivre +

70 ml d’huile d’olive. À conserver au frigo jusqu’à deux semaines et à utiliser au quotidien dans un lait végétal chaud ou pour faire revenir des légumes.

* PubMed ** Auteure de Épices et aromates, usages et bienfaits en naturopath­ie, éd. Terran

Le cumin soutient le système immunitair­e

Grâce à sa richesse en zinc notamment. Lorsqu’on manque de cet oligoéléme­nt, notre production de cellules immunitair­es diminue, tout comme celle des messagers qui permettent à nos systèmes de défense de communique­r entre eux. En parallèle, l’inflammati­on de notre organisme augmente. Résultat : on est plus vulnérable aux infections hivernales (rhume, bronchite…).

Le safran apaise

À choisir de préférence rouge plutôt que jaune orangé (signe qu’il est mélangé à d’autres épices), il est traditionn­ellement utilisé en médecine indienne pour juguler l’anxiété et la dépression. Les études scientifiq­ues confirment : à haute dose, le safran pourrait, dans certains cas, être aussi efficace que certains antidépres­seurs comme la fluoxétine ou le citalopram, sans effets secondaire­s*. « On peut également profiter de ses vertus grâce à l’alimentati­on : 1 pistil par jour dans nos plats permet de prévenir le Yo-Yo émotionnel, lié au syndrome prémenstru­el », précise Florence Cosnier.

* Journal of Affective Disorders

Le clou de girofle anti-infectieux

Utilisé depuis des millénaire­s comme antiseptiq­ue, ses propriétés antimicrob­iennes ont été prouvées. Son actif star, l’eugénol, serait capable de dégommer champignon­s et bactéries en tout genre. Attention à ne pas en abuser car il peut être toxique pour le foie : 1 à 2 clous par semaine, pas plus. ■

TROIS RÈGLES POUR TIRER PROFIT DES ÉPICES

Privilégie­r le bio. En agricultur­e convention­nelle, les épices peuvent être irradiées et perdent alors leurs vertus santé. Ne pas les conserver trop longtemps. Six mois maximum, car la majeure partie de leurs bienfaits viennent de leurs antioxydan­ts, qui s’oxydent à l’air et à la lumière.

Les choisir entières plutôt qu’en poudre. Toujours dans le but de préserver les antioxydan­ts. Mais si on les achète en poudre et en vrac pour des raisons pratiques, on évite la couche du dessus, exposée à l’air et à la lumière.

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