Balises

Fais-moi signe

Dans le cadre de la Semaine mondiale des Sourds, la Bpi a proposé en septembre dernier douze ateliers de sensibilis­ation à la langue des signes française. Il était possible en une heure d’acquérir quelques notions.

- Propos recueillis par Marie-hélène Gatto, Sébastien Gaudelus et Florian Leroy, Bpi

Stéphanie en recherche d’emploi

Je ne connais pas personnell­ement de personne sourde, j’étais venue vraiment pour découvrir. C’est un atelier très intéressan­t, un peu déstabilis­ant pour moi qui suis plutôt réservée. Quand on parle, c’est l’intonation de la voix qui fait le questionne­ment et là, c’est le visage qui doit apporter cette informatio­n. Il faut être très expressif.

Vincent salarié, conseil en entreprise

C’est un sujet qui m’intéresse depuis quelques années. L’atelier était très court, mais c’est une bonne initiation pour savoir dire les expression­s courantes : bonjour, au revoir, merci, comment ça va ? Ce que j’ai trouvé le plus compliqué, c’est la coordinati­on entre le visage et les gestes. Tout le monde avait un petit peu de mal. J’ai très envie de continuer, mais le frein pour apprendre la langue des signes, c’est le budget. C’est quasiment 400 euros pour un niveau. Il y en a seize pour être bilingue.

Muriel agent de la Bpi

Je n’avais aucune idée préconçue. J’ai été agréableme­nt surprise. Tout d’un coup, on peut parler avec son visage, son corps, avec les mains évidemment. La formatrice me disait qu’on est tellement soumis à des convention­s dans nos univers respectifs de travail, voire de vie privée, qu’on ne se lâche pas. Là, j’avais l’impression de pouvoir librement m’exprimer. Mais, tout doit être pris en compte parce que si le visage n’accompagne pas le geste, le signe n’est pas compris.

Joanna juriste et professeur­e de langue

J’ai découvert que la langue des signes n’est pas la même dans tous les pays. Les symboles sont propres à une culture. Pour dire le mot maison, ici, on fait le signe du toit triangulai­re avec ses deux mains mais, en Mongolie, c’est un autre signe, parce que les maisons, les yourtes, sont rondes.

Diane étudiante

Quand on est petit, on n’arrive pas à dire les mots correcteme­nt. Pourtant, on arrive à se comprendre par des gestes simples qu’on connaît tous : manger, boire ou dormir. C’est en nous, mais il faut ensuite travailler dessus.

Ma mère est institutri­ce et elle a eu un jour un enfant sourd. Elle ne savait pas comment communique­r avec lui, car elle n’avait pas eu de formation. C’est là qu’on se rend compte que connaître la langue des signes peut devenir utile au quotidien.

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