TEST
VERROTERIE OU PIERRE PRÉCIEUSE ?
Le DVO Topaz n'est pas le plus cher des amortisseurs destinés à l'enduro, mais c'est sans aucun doute l'un des meilleurs.
DVO A FAIT UNE ENTRÉE REMARQUÉE IL Y A QUELQUES ANNÉES SUR LE MARCHÉ GRÂCE À SA FAMEUSE FOURCHE INVERSÉE, L’EMERALD DH. POURTANT, C’EST EN ENDURO QUE LES AMÉRICAINS NOUS ONT IMPRESSIONNÉS, QUAND NOUS AVONS EU L’AN PASSÉ LEUR DIAMOND EN TEST COMPARATIF. CETTE FOURCHE, LA MOINS CHÈRE DES HUIT RÉFÉRENCES ENDURO TESTÉES À L’ÉPOQUE, SE PLAÇAIT SANS CONTESTE PARMI LES TROIS MEILLEURES EN TERMES DE PERFORMANCE PURE. ÉVIDEMMENT, QUAND NOUS AVONS PU METTRE LA MAIN SUR SON HOMOLOGUE ARRIÈRE, LE TOPAZ, NOUS N’AVONS PAS RÉFLÉCHI UNE MINUTE AVANT DE LE MONTER SUR NOTRE BIKE.
Dernier né dans la précieuse gamme du fabricant américain, cet amortisseur est dédié à l’enduro et cherche clairement à se faire une place au milieu de ses deux principaux rivaux, fers de lance du marché actuel : le Rock Shox Monarch Plus et le Fox Float X. En termes de conception, il se rapproche d’ailleurs plus du Rock Shox que du Fox, via un corps gros volume (pour la chambre positive et la chambre négative). On retrouve, comme sur ses deux concurrents, un réglage de compression sur trois positions appelées ici Climb, Traverse et Descend. On note tout de même deux détails uniques en leur genre sur ce Topaz. Le premier, c’est que la chambre de compensation est composée d’une membrane qui se dilate (comme sur beaucoup de cartouches fermées de nos fourches), plutôt que d’une chambre additionnelle standard (IFP). Le but est de limiter le nombre de joints et donc de réduire les frictions pour une meilleure sensibilité. Dans le même esprit, DVO utilise des réducteurs cinq pièces (comme Fox le fait), là encore pour limiter les frottements. La seconde originalité, c’est les petites ailettes sur le piggy back, qui permettent en théorie d’éviter la surchauffe et donc de garantir un fonctionnement constant.
SUR LE TERRAIN
Le réglage du SAG s’avère assez simple grâce à la graduation présente sur la tige de l’amortisseur, ce qui est aujourd’hui monnaie courante sur ce type de produit. Dès le premier run, on ne peut s’empêcher de noter l’excellente sensibilité de ce Topaz, chose qui nous avait également marqués avec la fourche Diamond. En mode Descend, on le trouve vraiment plus réactif qu’un Monarch Plus ou qu’un Float X, sans pouvoir dire si cela vient de la taille de la chambre négative, de la qualité de construction ou bien du nombre réduit de joints. Peu importe, le résultat est là ! Quand on passe en mode Climb, cette sensibilité ne se transforme pas en début de pompage, car l’hydraulique vient tout de suite durcir l’amortisseur sur sa course. Néanmoins, on profite juste ce qu’il faut de cette sensibilité pour obtenir un grip et une motricité parfaits dans les ascensions techniques : la roue arrière continue d’absorber les difficultés et adhère partout, on est loin du Climb qui verrouille la suspension et n’est finalement efficace que sur les routes goudronnées ou les chemins 4 x 4. Nous ne nous sommes pas vraiment attardés sur le mode Traverse, qui correspond au Trail chez Fox et Rock Shox, par contre nous avons pris soin de bien tester le Descend… Eh bien, le bilan est vraiment excellent ! Ce Topaz est aussi confortable qu’efficace, grâce à deux spécificités très intéressantes : d’une part, un ressort pneumatique super bien conçu et d’autre part un soutien hydraulique très marqué, qui se combine parfaitement avec la linéarité du ressort. On commence par celui-ci : le gros volume de la chambre négative aide sans conteste à améliorer la sensibilité en début de course, alors que le gros volume de la chambre positive offre une excellente linéarité. Ce qui est un peu le nerf de la guerre avec les amortos à air. On bénéficie ainsi d’un super confort et même en fin de course on ne sent pas de point dur avec le Topaz, on ne se fait pas secouer. Sur notre Mondraker Dune de test, un poil linéaire en fin de course, on prend tout le débattement, mais sans jamais sentir de talonnage brutal, donc pas de problème non plus de ce côté-là. Si c’était le cas, le remède est simple puisqu’il suffit de placer des réducteurs de volume dans la chambre de l’amortisseur (livrés avec le Topaz). Les amateurs de gros jumps ou ceux qui ont un vélo à la suspension très linéaire n’ont pas lieu de s’inquiéter donc, la fin de course est ajustable facilement, d’autant plus que ces cales se posent sans même avoir à démonter l’amortisseur du vélo. Côté hydraulique, le DVO impressionne également via une plage de réglages assez importante de la détente, mais surtout un soutien hydraulique au top en compression. C’est d’autant plus agréable à gérer que le ressort pneumatique est linéaire, on a donc plus de facilité à effectuer les réglages, et le fonctionnement de la suspension est facilement prévisible. Au final, cela donne un comportement très fluide, très confort, qui repose sur l’hydraulique et s’avère hyper efficace dans le défoncé. En effet, la roue arrière ne s’ancre jamais dans les trous, l’amortisseur réagit bien aux sollicitations du pilote et garde du pop quand on appuie sur la suspension pour la comprimer. Le tout sans perdre une miette de confort. Les raceurs qui voudraient obtenir une prise de vitesse plus efficace dans les sections détruites peuvent toujours réduire le volume de la chambre principale pour obtenir plus de raideur en fin de course, et un amortisseur qui travaille plus haut. Là par contre, le confort en pâtira, mais on voit mal cet amortisseur devenir vraiment inconfortable. C’est pour nous une très belle réussite en termes de performance, qui n’a franchement rien à envier aux cadors de la catégorie enduro, surtout compte tenu de son prix. Le vrai pendant de la fourche Diamond somme toute.
« CE TOPAZ EST AUSSI CONFORTABLE QU’EFFICACE, GRÂCE À DEUX SPÉCIFICITÉS TRÈS INTÉRESSANTES : D’UNE PART, UN RESSORT PNEUMATIQUE SUPER BIEN CONÇU ET D’AUTRE PART UN SOUTIEN HYDRAULIQUE TRÈS MARQUÉ »