Big Bike Magazine

TRIP

À L’HEURE OÙ LE FESTIVAL DE CANNES COMMENCE ET OÙ LA CROISETTE S’ALLUME, NOUS OPTONS POUR LA CROISIÈRE S’AMUSE EN DIRECTION DE LA CORSE. MOINS DE STRASS ET DE PAILLETTES EN PERSPECTIV­E CERTES, MAIS UNE PROGRAMMAT­ION BEAUCOUP PLUS RICHE EN TERMES DE GROS V

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Road trip en Corse, à la recherche des meilleurs spots de ride de l'île de Beauté.

PRUNELLI DI FIUMORBU : LE SAN ROMOLO CORSE

À notre arrivée, nous établisson­s notre QG dans la maison de Bastian, située dans le village de Moltifao, à vingt minutes au nord de Corte. Le lendemain, nous retrouvons l’un de nos potes, Nico, pour aller voir ce qui nous attend du côté de la descente de Prunelli. Comme son nom l’indique, cette dernière est nichée dans le village de Prunelli di Fiumorbu (eh oui, ça ne s’invente pas), un petit village situé à vingt minutes de voiture d’Aléria. Cette piste a été entièremen­t créée il y a six ans par Nico et Steph, deux locaux passionnés, et est aujourd’hui considérée comme l’une des DH incontourn­ables de Corse. Ici, pas le temps de niaiser : le tracé a été shapé sur les restes d’une vieille voie romaine, et si vous avez déjà été rouler à San Romolo, cela vous rappelle forcément quelque chose… Ça tape ! Au menu donc de ce premier spot, des pierres (plutôt des roches), des sauts, des relevés et une poussière omniprésen­te, le tout sous une forêt de chênes lièges. C’est le genre de descente sur laquelle il vaut mieux faire quelques recos sous peine de se prendre une sanction plus ou moins sévère, souvent plus que moins d’ailleurs… Nous voilà donc par tis le premier jour pour jauger les lignes (sur le bike et parfois même à pied), pour essayer de conserver un maximum de flow, le nerf de la guerre sur ce genre de descente. Et le lendemain, nous sommes rejoints par Steph (un des shapeurs) accompagné par Hugo Pelloni, un jeune enduriste à l’avenir prometteur. Allez, on accroche le wagon derrière les locaux et c’est parti ! Ça va vite, très vite ! La piste est vraiment physique et sous un soleil de plomb (plus de 30°) cela se ressent. Mais c’est un vrai régal à rouler, tout l’intérêt résidant dans le fait de soigner ses traj’ pour conserver de la vitesse et de rouler en finesse. La piste doit durer entre quatre et cinq

« C’EST LE GENRE DE DESCENTE SUR LAQUELLE IL VAUT MIEUX FAIRE QUELQUES RECOS SOUS PEINE DE SE PRENDRE UNE SANCTION PLUS OU MOINS SÉVÈRE, SOUVENT PLUS QUE MOINS D’AILLEURS »

minutes et il nous est ensuite facile de faire des navettes grâce à la route qui la longe. En milieu d’après-midi, on se décide à faire quelques photos, le temps pour Nico, Steph et Hugo de nous montrer un peu plus en détail quelques bonnes lignes… Ça roule fort et ça tape méchamment dans les appuis, à tel point que Nico et Steph éclatent leur pneu ! Les gars prennent leur rôle à bras le corps ! On noie le chagrin dû aux décès des pneus autour d’une bonne bière et d’un restau en bord de plage d’Aléria. RIP.

SECRET SPOT ET NAC NAC EN BORD DE MER

Le lendemain, le téléphone sonne, c‘est Hugo qui veut nous montrer son secret spot. Ni une ni deux, on charge la voiture et on prend la route direction Rapale, son village natal. On se chauffe pour une petite session de fin de journée, afin de profiter des lumières du coucher de soleil avec vue sur le golfe de Saint Florent. Un petit quart d’heure de shape et de nettoyage plus tard, la bosse est prête ! Adrien, Hugo et le petit Stéphane se chauffent et s’envoient en l’air sur une belle double d’une dizaine de mètres. Au bout de quelques photos, c’est bon, on tient la bonne, Adrien nous lâche un superbe nac nac. Ça c’est fait, on peut remballer ! Après une bonne nuit de repos, on décide de prendre la route direction Asco pour aller voir s’il est possible de rider quelque chose. Au départ de la station, le GR20 passe par là pour monter jusqu’au Monte Cinto, le plus haut sommet de Corse. Après plusieurs minutes de marche, on aperçoit un gros freeride dans un pierrier. Bastian se met en tête d’aller voir ça de plus près, mais comme toujours avec ce genre de bestiole, ce n’est qu’une fois arrivé en haut que l’on se rend vraiment compte de la difficulté… Et ici, c’est clairement beaucoup plus compliqué que prévu, avec notamment quelques sections impossible­s à rouler. Après quelques galères, on décide de rentrer la queue entre les jambes, Monte Cinto : 1 — South Crew : 0. Direction Furiani pour une session enduro de folie ! Jusqu’à présent, la Corse nous a seulement offer t ses champs de pierres, et un changement de régime serait plus que salutaire ! On retrouve Nico au magasin Véloshop à Furiani, une ville située à quinze minutes de voiture de Bastia. De là, on grimpe direction le Pignu, un spot enduro bien connu offrant trois longues spéciales. Avant d’attaquer les hostilités, on se fait une montée d’une bonne heure, parfait pour se mettre en jambes. Le départ de la piste se situe en face d’une croix et les premiers mètres, bordés de fougères, offrent une vue magnifique sur tout le golfe de Bastia. Cette première spéciale de l’enduro de Furiani s’avale en une petite dizaine de minutes à une allure effrénée. Le second run a quasiment la même configurat­ion que le premier, à l’exception de quelques coups de cul… Sur le premier tronçon de piste, on se serait cru sur l’île de Madère : les fougères bordant la piste, la terre noire et quelques roches lissées par le temps et l’eau, il faut bien se rendre compte que nous sommes ici sur un terrain unique en Corse. Pour finir cet enduro, on s’attaque à la troisième spéciale sur une piste de DH qui termine à Bighuglia. On s’empresse de descendre avant que la nuit ne nous rattrape, mais quel régal ! On regrette seulement le fait que la piste ne soit pas plus entretenue, car ce qui a été tracé est vraiment cool et a un très gros potentiel ! Nous n’avons pas vraiment d’infos sur l’emplacemen­t de la piste. On sait seulement que celle-ci se remonte à pied à travers le maquis ou se descend en arrivant de l’enduro de Furiani...

ZONZA ET SES 30 PISTES AVEC ALTE CIME

Après cette session unique sur l’île, il est temps de refaire nos sacs et de prendre la route en direction du sud, à Ajaccio plus précisémen­t. Nous n’y avons pas roulé cette année, mais sachez qu’il existe un trail enduro sur le sentier des crêtes au-dessus d’Ajaccio, avec vue sur les îles Sanguinair­es. Deux départs sont possibles : le premier, en partant depuis le parking des Sanguinair­es et le deuxième depuis le cimetière qui borde les hauteurs d’Ajaccio. L’autre spot que nous n’avons pas eu le temps de faire, c’est Coti (également proche d’Ajaccio). Il paraît que c’est super fun à rouler et que le terrain est bien entretenu par les locaux, mais malheureus­ement pour nous, l’invitation pour y rouler est arrivée trop tard. Après une journée off bienvenue, on reprend la route en direction du village de Zonza, à 1 h 40 d’Ajaccio. On est accueilli par David et Bérénice de Alte Cime, une école de bike qui propose un bike park typé enduro et des remontées en camion. Sur le papier, c’est une trentaine de pistes qu’offre Alte Cime, entre itinéraire­s crosscount­ry et enduro. David connaît le coin comme sa poche, il ouvre des pistes depuis une dizaine d’années entre le col de Bavella (un super spot pour la vue qu’il offre sur les Aiguilles) et le village de Zonza. Comptez une bonne vingtaine de minutes de pédalage pour accéder au départ des pistes les plus hautes, pour des descentes démarrant dans une belle forêt de pins, sur des pistes qui ressemblen­t à celles que l’on peut retrouver dans le sud de la France. Pierres, racines, petits sauts et poussière à gogo au programme… Si le nombre de pistes est alléchant de prime abord, sur le terrain en revanche cela se révèle moins bon. Durant la journée que nous y avons passée, il nous a fallu trouver

« SI VOUS ALLEZ EN CORSE POUR FAIRE DU BIKE, GARDEZ BIEN EN TÊTE QUE C’EST UNE TERRE D’ENDURO, SUR DES TERRAINS EXIGEANTS QUI PLUS EST »

le bon combo entre toutes les pistes pour arriver à en rouler une ludique de haut en bas. On regrette un manque de flow sur certaines pistes, dommage, car le potentiel du coin est énorme. Peut-être faudrait-il réduire le nombre de pistes pour prendre le temps de travailler un peu plus les meilleures d’entre elles. L’initiative est à saluer puisqu’elle offre le premier bike park de Corse, mais il faut encore du temps pour améliorer les choses : réduire le temps de pédalage pour l’accès à certaines pistes (les deux meilleures du park notam- ment) et faire plus d’entretien et de shape. Notez qu’en plus du bike, il est possible de faire du canyoning et que vous trouverez quatre restaurant­s sur place pour ne pas mourir de faim. De notre expérience, nous vous conseillon­s l’Authentic. Si vous allez en Corse pour faire du bike, gardez bien en tête que c’est une terre d’enduro, sur des terrains exigeants qui plus est. Les spots incontourn­ables ne sont pas forcément légion et la meilleure façon d’en profiter est de s’entourer de locaux. De notre côté, on tient à remercier chaleureus­ement Nico, Steph et Hugo pour leur accueil, leur temps et le plaisir que l’on a partagé ensemble tout au long de ce trip. Pour nous, la Corse reste un lieu d’exception dont il ne faut pas profiter qu’à vélo, ce serait trop réducteur : sachez mixer vos sorties riding avec la foule d’autres activités possibles sur l’île, comme les randonnées, la plongée, l’escalade, le canyoning, le jet ski… C’est la meilleure formule possible pour un séjour inoubliabl­e !

 ??  ?? Adrien dans l'un des derniers rides de la journée sur la piste de Prunelli.
Adrien dans l'un des derniers rides de la journée sur la piste de Prunelli.
 ??  ?? A la conquête du Monte Cinto, Bastian dans la vallée de l’Asco.
A la conquête du Monte Cinto, Bastian dans la vallée de l’Asco.
 ??  ?? Début ou fin du road trip? On préfère se dire que les vacances ne font que commencer.
Début ou fin du road trip? On préfère se dire que les vacances ne font que commencer.
 ??  ?? Bastian trace sa ligne sur les sentiers de Alte Cime, face aux aiguilles de Bavella.
Bastian trace sa ligne sur les sentiers de Alte Cime, face aux aiguilles de Bavella.
 ??  ?? Les îles Sanguinair­es vues depuis Ajaccio, notre dernière photo carte postale avant de rentrer.
Les îles Sanguinair­es vues depuis Ajaccio, notre dernière photo carte postale avant de rentrer.
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 ??  ?? Adrien et Bastian dévalent les forets de fougères sur les sentiers de Furiani. Photo de notre ami Nico Barto.
Adrien et Bastian dévalent les forets de fougères sur les sentiers de Furiani. Photo de notre ami Nico Barto.

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