LA RÉPONSE DU BERGER À LA BERGÈRE
En mars dernier, lorsque nous avons été confinés pour la première fois depuis que la France est France, beaucoup de questions se sont posées quant à l’avenir. Des interrogations justifiées par une situation tellement unique, que l’histoire elle-même était incapable de nous fournir un retour sur expérience sur lequel nous baser. Je me souviens avoir rappelé dans un édito la nécessité qui incombait au petit monde du MTB de continuer d’aller de l’avant, pour faire vivre tant bien que mal notre microcosme et sortir de cette situation grandis. J’étais alors bien loin de m’imaginer la suite des événements. D’une situation catastrophique pour les marques et les shops à la mi-mai, nous sommes passés à une année record en termes de CA et de bénéfices pour la très grande majorité d’entre eux. Des résultats à pondérer plus tard par des problèmes de transition liés au décalage des productions certes, mais lorsqu’un shop a vendu tout ce qu’il avait en stock et que le carnet de commandes est plein, ce n’est jamais une nouvelle catastrophique… C’est du côté sportif que nous avons le plus souffert, surtout au niveau international car la France (Ô douce patrie !) a encore montré son visage si singulier et il faut le dire, cette note d’insoumission qui la caractérise si bien. Tant bien que mal, la coupe de France et les championnats de France d’enduro ont eu lieu, amputés certes, mais toujours vaillants et debout. Côté DH, comme par magie le circuit national a retrouvé des couleurs comme il n’en avait pas eu depuis de très, très longues années. Les pilotes ont répondu présent en masse et surtout la FFC et les hôtes des différentes courses ont retrouvé un gain de motivation que l’on croyait perdu à jamais. Et même lorsqu’on a pensé les choses définitivement dans l’impasse, comme aux Gets, contraints et forcés d’annuler la manche de coupe du monde qui leur incombait, c’est un team de jeunes sur-motivés (les P2V) qui décide de prendre les choses en mains et d’organiser un Invitational, avec tout simplement une grande partie des meilleurs riders internationaux. Enfin, côté bike parks, les stations ont joué le jeu à fond, allant même souvent jusqu’aux prolongations malgré les contraintes inhabituelles qu’imposait la COVID. D’une cause perdue, chacun a fait de son mieux pour tirer son épingle du jeu, en s’adaptant, quitte à réinventer des formats de course, à exclure le public, à réorganiser son shop, à changer sa façon de voir et vivre le MTB, de vivre du MTB aussi. Maintenant, de quoi l’avenir sera fait, personne ne le sait. Et il ne semble pas aujourd’hui engagé sur une pente bien plaisante. Mais si cette année nous a appris une chose, c’est que même dans l’adversité, et surtout dans l’adversité, on arrive à trouver des réponses et des solutions. On rampe, on marche courbé, on trébuche, mais on avance et c’est là le principal. Continuons donc dans cette même voie, avec cette belle obstination qui permet de ne jamais renoncer et qui nous offrira l’opportunité de construire une année 2021 encore mieux armée pour répondre à la COVID, en lui fermant une fois pour toutes son grand clapet.