EN COUVERTURE
Dans le Maine-et-Loire
UN AMOUR DE CHÂTEAU
SOUS SES AIRS IMPOSANTS, BOISSIMON CACHE UN COEUR TENDRE. LAISSEZ-VOUS CONQUÉRIR PAR LE ROMANTISME ET LA DÉLICATESSE DE CE CHÂTEAU RENAISSANCE. UN MARIAGE
UNIQUE DE SUÈDE ET D’ITALIE EN TERRE ANGEVINE.
DE L’ENTRÉE PEINTE EN VERT PÂLE, on découvre l’escalier à vis en pierre de Chauvigny et son décor de scènes de chasse gravées dans la pierre. Banc en chêne monté sur deux socles en ferronnerie et canapé Louis XVI chinés aux Puces de Saint-Ouen. Le canapé a été retapissé d’un velours solaire
(Designers Guild).
DANS L’OFFICE, en rez-de-jardin, un meubledesserte dessiné par l’architecte Jacotte Courtois de Viçose, garde à portée de main la collection de carafes et de verreries. SUR LA TABLE EN CHÊNE, le menu de ce soir, une soupe de cucurbitacées (potimarron et butternut) compose une nature morte automnale.
LE GRAND SALON aux murs revêtus de boiseries à caissons revisite l’esprit château avec son canapé moelleux en velours taupe, réveillé par des touches de bois doré et un lustre monumental. HOMMAGE AU NATUREL dans la cuisine située en sous-sol avec des chaises en LLoyd Loom, une enfilade et une imposante table en chêne brut.
ALLURE DE SALON DE BAINS à l’atmosphère élégante où le sol à cabochons d’origine sert d’élément de décor. ESPRIT BOUDOIR dans cette petite pièce aux murs recouverts de tissu en toile de Jouy (Élitis). Appliques (Atelier de Forge, David Robert). À L’HEURE DU RÉVEIL, le regard se porte sur un bouquet de roses du jardin. UN ROBINETESCARGOT en laiton vieilli a trouvé place dans la cuisine. UNE FENÊTRE PIVOTANTE, façon oeil-de-boeuf, communique avec la pièce d’eau. UNE BANQUETTE a été repeinte en parfaite harmonie avec les murs. UNE GRACIEUSE TÊTE en terre cuite a pris place sur le rebord d’une cheminée.
alors que les châteaux de la Loire célèbrent avec faste le goût français sur fond de visites guidées, le château de Boissimon, construit au XVIe siècle, est un lieu retiré, habité d’un esprit singulier. Pour le rallier, il faut emprunter les petites routes forestières du pays baugeois qui dévoilent, au détour d’un coude, un joli hameau de poche au nom attachant : Linières-Bouton. C’est à l’orée du hameau, sous la pluie fine et légère d’un jour de printemps, que Chantal et son mari Yves font la connaissance de leur futur domaine. « Avec son porche d’entrée couvert au sol pavé, sa cour d’accueil et ses deux tours rondes crénelées émergeant de la brume, le château semblait sortir d’un vrai conte de fées », se souvient Chantal, « de plus, c’était vraiment ce qu’il nous fallait pour accueillir nos trois filles Julie, Alexa et Sandrine et nos dix petits-enfants ! » Un énorme chantier s’annonce. Chantal donne carte blanche à une architecte d’intérieur, Jacotte Courtois de Viçose, pour apprivoiser les volumes et faire entrer la lumière. Pendant trois ans, celle-ci mobilise une équipe d’une quinzaine d’artisans pour mener à bien la rénovation du château tout en respectant l’histoire du lieu. De pièce en pièce, elle y affirme des choix inédits avec la complicité de Chantal qui rêve aussi d’une cuisine-salle à manger ouverte sur un patio… Creusée dans une cave en tuffeau, cette pièce à vivre s’ouvre désormais sur une ravissante cour intérieure restructurée par la fille de Chantal, Alexa Faguet, archi- tecte DPLG. C’est ainsi que, n’en déplaise à Yves, Le « château » est devenu une affaire de femmes… Dès l’entrée ouverte sur la cour et le jardin, les objets et les tissus se déclinent dans des tons fondus, comme estompés. Dans le grand salon aux murs recouverts de boiseries à caissons, la lumière traversante a guidé le choix de couleurs naturelles mates, réveillées par des touches de bois doré. Des rideaux en toile de lin gaufré jouent les effets de matière.
UNE PERLE DANS SON ÉCRIN GRIS
Le plus enchanteur est encore à venir : la salle à manger nichée dans une tour ronde, en vigie sur le parc. La hauteur sous plafond et le sol en pin laissé brut donnent une vraie noblesse à cette pièce dont l’atmosphère en camaïeux de gris évoque un décor de la fin du XVIIIe siècle. Sur les murs, une fresque délicate, aux motifs inspirés des paysages de la Loire, réalisée par deux peintres décorateurs, sert d’écrin à la table et à la magnifique cheminée en terre mêlée, signée Jean-Baptiste Astier de Villatte. Pour rejoindre les chambres d’hôtes aménagées dans la tour hexagonale, on emprunte l’escalier à vis en pierre de Chauvigny : « Les fresques d’origine ont été grattées pour atténuer le rouge sang des scènes de chasse gravées dans la pierre », précise Jacotte qui, décidément, a fait de la douceur son maître mot. Une vie princière en somme, mais à l’abri du monde, c’est ce que nous propose cette demeure intime et raffinée. Et, depuis LinièresBouton, vous partirez rendre visite aux célèbres châteaux de la Loire.