Campagne Decoration

IL A NEIGÉ SUR HELLERUP

AU NORD DE COPENHAGUE, SUR LA RIVIERA DANOISE, L’HIVER EST AU RENDEZ-VOUS. LE BLANC RÈGNE, ENFIN. LA STYLISTE CHARLOTTE MINCH SAIT COMMENT LE RENDRE CHAUD, ÉLÉGANT, ENVELOPPAN­T.

- PAR LISE SEPTIMIUS KROGH / PHOTOS KRISTIAN SEPTIMIUS KROGH HOUSE OF PICTURES - BASSET IMAGES / TRADUCTION ET ADAPTATION ALINE LORANT

en ce mois de décembre, c’est l’effervesce­nce à Hellerup. Charlotte et Pedro, qui attendent famille et amis, n’ont plus qu’une semaine avant le jour J. « J’adore quand on descend la malle aux trésors du grenier, avec les boules de verre, les décoration­s, les petits paniers… » Charlotte est une fan de vintage et de Noël ! Son sapin doit toucher le plafond, être brillant et scintillan­t quand les enfants arriveront. Dans le jardin, sur le brasero, grilleront les châtaignes que l’on dévorera le soir, enveloppés dans des couverture­s, en buvant une eau-de-vie de noix. D’ici là, il ne reste que quelques jours pour ramasser dehors les branches d’épicéa, la mousse, les pommes de pin, faire provision de bougies, larges, longues et… blanches. Cette couleur est de rigueur ici, dans son naturel et sa simplicité. Brute et texturée sur le lin qui recouvre les canapés. Pure sur les murs. Patinée sur les meubles anciens que Charlotte aime chiner, à ses heures perdues, sur les marchés aux puces ou chez les antiquaire­s. Décoratric­e d’intérieur, Charlotte Minch a créé sa propre société, Vivre, et a choisi cette région côtière du nord de Copenhague pour ouvrir sa boutique. Son mari, Pedro Heyman, est un cavalier confirmé passionné de chevaux, de nature et de grands espaces. En 2007, l’un et l’autre trouvent leur bonheur quand leur destin croise celui de la ferme Gøngehus. La vieille bâtisse au toit de tuiles rouges, entourée de champs, dispose de belles écuries. Tous deux en tombent amoureux. Charlotte, pour le chantier qui l’attend. Pedro, pour le centre équestre qu’il va pouvoir reprendre en main. En quelques mois, la façade de Gøngehus change d’allure. Nouvelles fenêtres, nouvel enduit et treillage en forme de colombages donnent à la ferme un autre cachet. À l’intérieur, l’espace est repensé aux dimensions d’une grande famille. « On se retrouve souvent à douze ou quatorze !, explique Charlotte. Il me fallait une vraie cuisine avec un coin repas et un salon assez vaste pour multiplier les fauteuils.» Le sien fait désormais soixante mètres carrés. UNE PAGE BLANCHE POUR S’EXPRIMER Dans ce nouvel écrin, lumineux et aéré, Charlotte a laissé s’exprimer sa personnali­té en conjuguant le blanc et le noir avec dextérité. Murs, plafonds, portes et fenêtres sont immaculés tandis que les sols – parquet dans le salon, béton dans la cuisine et dans les salles de bains – virent au noir, brillant ou mat, lisse ou usé. Un parti pris poussé jusqu’au sisal noir qui habille les chambres à l’étage. Pour obtenir ce cadre à son image, Charlotte a dessiné ellemême une collection de meubles en teck d’Afrique qu’elle a fait fabriquer, comme cette somptueuse table de salle à manger et quelques consoles étagères. « J’ai souhaité établir un dialogue graphique rigoureux entre les meubles et le blanc des sofas. Entre mes pièces chinoises et mes merveilles vintage », témoigne la décoratric­e qui adore mêler toutes ses trouvaille­s, antiquités, objets d’art, céramiques en provenance des quatre coins du monde… Dans ce bout de campagne où scintille sur un tapis de neige un timide soleil d’hiver, l’effervesce­nce s’évanouit comme s’écoule l’eau du ruisseau au bout du jardin. On entend au loin le martèlemen­t assourdi des sabots sur le sol. Les chevaux de Pedro jouent, courent, s’échauffent. Au Danemark, l’hiver ne fait que commencer.

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 ??  ?? À L’ÉTAGE, sous la mansarde, règne la simplicité. Léger rappel de noir sur les rideaux, chaleur d’un brun couleur café sur le lit. Le décor se concentre sur l’essentiel. Lampes (Jieldé).
À L’ÉTAGE, sous la mansarde, règne la simplicité. Léger rappel de noir sur les rideaux, chaleur d’un brun couleur café sur le lit. Le décor se concentre sur l’essentiel. Lampes (Jieldé).
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LE SENS DU DÉTAIL est poussé jusque sur la route qui conduit à la ferme où les tas de bois ressemblen­t à d’énormes pommes de pin.

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