LES FÊTES INVITENT LES COULEURS VIVES DANS CET UNIVERS AUX TONS CRÉMEUX
un plombier dans un moulin ? C’est l’activité du grand-père de Marie lorsqu’il fait l’acquisition de cette bâtisse du XVIIIe siècle dans les années 1960 afin d’y installer son entreprise. Une fois léguée, il faudra plus de vingt ans à Marie et Laurent pour la rénover. Le jeu en valait la chandelle ! En pleine nature, sur les berges du Loiret, juste avant qu’il ne se jette dans la Loire, le moulin, bercé par le clapotis de la roue à aubes qui fonctionne toujours, est « un lieu magique où il n’est pas rare d’apercevoir par les fenêtres un canard colvert ou un héron effleurer la surface de l’eau ». Pour Marie, le projet très excitant est aussi de taille. À l’origine, le moulin, resté en l’état pendant des années, n’était composé que de vastes espaces, sans délimitation de pièces. Afin de rendre les 400 mètres carrés, répartis sur trois niveaux, habitables pour toute une famille, il faut cloisonner l’espace. Proximité de l’eau oblige, il est indispensable d’isoler les murs de l’humidité. Pour faire entrer la lumière et profiter de la vue sur les saules qui bordent la rivière, il convient d’agrandir toutes les fenêtres. Au rez-de-chaussée, le ciment est recouvert de carrelage ou de parquet afin de donner une ambiance plus chaleureuse : la cuisine se pare de wengé tandis que les chambres existantes revêtent du chêne blanc vieilli.
UN NOUVEAU DÉPART Les travaux de construction achevés, Marie, chineuse et restauratrice passionnée, entreprend alors un énorme travail de décoration. Son univers se drape de blanc et de gris qui, selon elle, « fonctionnent aussi bien l’été que l’hiver » et qui mettent le mobilier en valeur. Du gris clair pour les murs, parfois plus foncé pour tapisser un fauteuil ou pour des rideaux. Des tons froids réchauffés par le bois. Cette année, vaisselle et décoration de Noël ponctueront d’une touche de rose, de violet et d’or les couleurs douces de la maison. En bas, dans la grande pièce où est dressée la table du réveillon et où trône le sapin richement décoré, les murs sont tapissés de planches de récupération repeintes. À l’étage, dans le vaste salon, le thé sera servi sur du bois brut, aussi sobre que le deuxième arbre de Noël sublimé, cette fois, par un simple voile de givre. Dans toute la maison, portes et volets anciens sont détournés en tête de lit ou en paravents. La plupart des meubles sont chinés, transformés ou patinés afin de débuter une nouvelle vie. Du bois au papier, il n’y a qu’un pas ! Les objets de l’artiste Valérie Richomme créent un univers en papier mâché empreint de poésie, comme ses animaux et ses coupes vacillantes, ou d’humour, comme ce collier de perles démesuré, suspendu au plafond d’une des chambres. Et quand on lève les yeux, on découvre ses lustres à pampilles arachnéens qui s’emparent du plafond. Ce soir, gageons qu’exceptionnellement le calme de la rivière sera perturbé par des cris de joie à l’ouverture des cadeaux.