Campagne Decoration

LES OBJETS NE SEMBLENT PAS À LEUR PLACE, C’EST POURTANT LE RÔLE QU’ON LEUR A CONFIÉ

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depuis une dizaine d’années, Christine Gurtner, peintre, sculpteur et passionnée de mode, habite avec son mari et ses jumeaux cette maison ouverte sur cour et jardin, isolée de la rue et des regards par de hauts murs de pierre blanche. Symétrique d’allure et de façade, elle s’ouvre à l’est par de grandes portes-fenêtres sur une terrasse, bordée de balustres de pierre, qui descend vers le jardin. Au rez-de-chaussée, elle déroule une entrée, une cuisine et une double réception. Un escalier arrondi, éclairé par une verrière dessert les deux étages, qui abritent chambres et salles de bain. COMPOSITIO­N THÉÂTRALE Au sol, parquet à chevrons, carreaux de ciment et damier noir et blanc reprennent des codes très

XIXe siècle, époque de constructi­on de la maison. Christine a eu peu de travaux à réaliser. Guidée par l’esprit du lieu, elle a laissé s’exprimer sa nature sensible et inventive pour l’aménager, fidèle à sa palette et à son style. Après des études aux Arts décoratifs de Strasbourg où elle a appris la sculpture et le dessin, Christine a fait ses classes en stylisme chez Esmod. Tous ces univers créatifs l’amènent vers la scénograph­ie, le décor et le costume, après un passage à la Chambre syndicale de la Couture parisienne comme enseignant­e. Un univers qui imprègne son quotidien. Elle s’habille avec un souci évident du détail et de la forme, qu’on retrouve aussi bien dans ses toiles que dans son intérieur. Elle peint des accessoire­s de mode, crée des bijoux, brosse des portraits où les personnage­s ont autant d’importance que les détails décoratifs, tels un gant ou un bijou. S’y prêtant volontiers, la maison est un grand atelier. Christine peint et expose dans chaque pièce, selon son humeur, le format de la toile et la lumière naturelle diffusée par les hautes fenêtres tamisées de lin blanc. Il n’est pas rare de la trouver, pinceau à la main, dans sa cuisine ou sur la table ovale de la salle à manger derrière laquelle s’empilent ses oeuvres. Chaque pièce est composée comme un tableau, rythmée par des zones d’ombre d’un noir profond. Une touche sombre, grave, pour un son plus léger ! Meubles et objets s’harmonisen­t et se mélangent, instinctiv­ement pour créer des atmosphère­s insolites et inattendue­s, d’heureux mélanges de sujets chinés, de meubles de famille et de détails exotiques. Mixant son amour de la mode et de la scénograph­ie, le salon est habité par des personnage­s immobiles, habillés d’une robe du créateur allemand Albrecht Ollendiek ou d’un collier plastron en carton-pâte. Certains meubles ont une histoire, qu’ils aient été oubliés sur un trottoir ou dénichés dans un dépôt-vente. Abandonnés, ils sont désormais liés aux objets qui les côtoient, font partie d’un tout et composent des tableaux vivants.

 ??  ?? UNE CHAISE ancienne fait office de serviteur et recueille argenterie, linge de maison et vaisselle (Orfèvrerie Floutier). Sautoirs anciens rapportés de Thaïlande.
UNE CHAISE ancienne fait office de serviteur et recueille argenterie, linge de maison et vaisselle (Orfèvrerie Floutier). Sautoirs anciens rapportés de Thaïlande.
 ??  ?? EN TÊTE DE LIT, un portrait du comédien Robinson Stévenin par Christine. Linge de lit (Zara Home). SUR LA MALLE, coussins (Zara Home et Yellow Velvet). Collier réalisé par Christine. Sautoir (Miu Miu). En toile de fond, peinture de Christine Gurtner.
EN TÊTE DE LIT, un portrait du comédien Robinson Stévenin par Christine. Linge de lit (Zara Home). SUR LA MALLE, coussins (Zara Home et Yellow Velvet). Collier réalisé par Christine. Sautoir (Miu Miu). En toile de fond, peinture de Christine Gurtner.
 ??  ?? SALLE DE BAINS en miroir, avec ses deux vasques. Chaise et boîtes à chapeau chinées, mules vintage (Chantal
Thomass). Robinetter­ie (Herbeau).
SALLE DE BAINS en miroir, avec ses deux vasques. Chaise et boîtes à chapeau chinées, mules vintage (Chantal Thomass). Robinetter­ie (Herbeau).

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