Campagne Decoration

Chiner avec… Évelyne Dhéliat

FIGURE ICONIQUE DE LA TÉLÉVISION, ÉVELYNE DHÉLIAT CULTIVE DEPUIS TOUJOURS UN GOÛT POUR LES OBJETS SINGULIERS, QUI L’A AMENÉE À CHINER AU HASARD DES ROUTES DE FRANCE. ELLE OUVRE POUR NOUS SA MALLE AUX SOUVENIRS ET AUX TRÉSORS. Jean-Pascal Grosso

- Lorsque je pars chiner, je ne prépare pas de liste. Par

QUEL EST VOTRE RAPPORT AUX OBJETS ANCIENS ?

Pour moi, ils ont une âme. Je fonctionne par coup de foudre, à l’instinct. Vous pouvez tomber sur une pièce tout à fait singulière, atypique, difficile à dater, et n’avoir pourtant aucune hésitation. Je ne me dis jamais : « Il me faut tel objet pour le placer à tel endroit. »

CELA PEUT DONNER DES DÉCOUVERTE­S SURPRENANT­ES…

Oui, d’ailleurs mes choix sont hétéroclit­es ! Mon style, c’est de ne pas en avoir, ni de but précis. Je peux me rendre dans une brocante uniquement pour y admirer de belles choses. Ensuite, j’ai beaucoup de mal à me séparer de mes acquisitio­ns. J’y suis à chaque fois liée par une histoire, un souvenir – le lieu de l’achat, dans quelles conditions il s’est conclu, les échanges avec le vendeur ou la vendeuse… Aller chez les « brocs », les antiquaire­s, cela a longtemps été mon circuit du week-end, un vrai bonheur.

UN SOUVENIR MARQUANT LORS DE VOS EXPÉDITION­S ?

Cela date de quelque temps, dans une brocante de Normandie, il y avait un tableau que je trouvais magnifique, un portrait de femme immense somptueuse­ment encadré, à un prix assez raisonnabl­e. J’étais vraiment tentée, mais je n’avais pas la place. Un jour, je suis repassée : la peinture n’était plus là. La brocanteus­e m’a alors dit : « Savez-vous ce que j’ai vendu ? Un Pierre Bonnard ! » Ce portrait, venu d’un château voisin, était en fait une commande signée de ce grand artiste. L’acheteur, qui avait décidé de faire nettoyer le tableau, avait découvert sa signature en démontant le cadre.

UNE PIÈCE CHINÉE DONT VOUS NE VOUS SÉPARERIEZ JAMAIS ?

Un service à thé de Vallauris acheté il y a une trentaine d’années. À l'époque, c’était complèteme­nt désuet. La théière, marron, est superbe, très large, très plate, avec une anse immense. Un objet impression­nant et d’une beauté extraordi

« Être entouré d’antiquités, ça enchante la vie. »

Pour la présentatr­ice, la pérennité et la capacité à traverser les époques font toute la beauté d'un objet.

naire à mes yeux. Je l’ai trouvée dans un champ ! Un monsieur vendait tout un bric-à-brac posé dans l’herbe, en pleine campagne. Je suis tombée en admiration devant cette pièce, et ce n’est qu’ensuite que j’ai découvert la signature.

SUIVEZ-VOUS LES MODES EN BROCANTE?

Oui. J’ai l’impression qu’il y a actuelleme­nt un retour aux années 1950. Ce qui fait la beauté d’un objet, c’est sa pérennité. Qu’il parvienne à traverser les époques et puisse être associé à d’autres choses plus modernes. Pour ma part, je suis assez folle du style Art déco.

Y A-T-IL UN OBJET QUE VOUS RÊVEZ ENCORE DE DÉNICHER?

Pas vraiment. Mais si je devais en chercher un, ce serait un tapis des années 1930, un da Silva Bruhns. Ces réalisatio­ns sont des merveilles, mais doivent avoir atteint des sommes exorbitant­es. À moins qu’elles soient « passées de mode »… Les amateurs de brocante ont toujours la surprise de trouver des objets qui, en leur temps, coûtaient des fortunes et ne valent plus grand-chose aujourd’hui.

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