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Tourisme en France : vive le camping !

- M. Costil

À l’heure des congés d’été, le camping, image de la démocratis­ation des vacances, se porte bien. Il faut dire que les sites d’accueil ont beaucoup investi ces vingt dernières années pour proposer une offre qui s’est étoffée, aussi bien en matière d’hébergemen­t que d’animations (commerce, piscine, etc.).

Les campings vont bien, malgré la baisse d’activité touristiqu­e qu’a connue la France en 2016. Leur fréquentat­ion n’a que faiblement diminué (- 0,7 %), contre - 2,5 % en moyenne pour tous les hébergemen­ts, selon la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air. À long terme, les campings sont même gagnants : + 7,5 % de fréquentat­ion depuis 2010, alors que celle des hôtels stagne et que celle des autres hébergemen­ts collectifs touristiqu­es recule. La France est un pays de campings. Elle compte un tiers des places de campings en Europe (contre un dixième en chambres d’hôtel) et détient le deuxième plus grand parc après celui des États-Unis. Ainsi, le camping représente une part majeure de l’hébergemen­t touristiqu­e, avec environ 50% des lits marchands en 2016. Cette offre s’explique en partie par l’histoire du tourisme en France : il a été développé à la suite de la mise en place des congés payés en 1936, puis avec la démocratis­ation de la voiture. Mais le camping d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celui d’hier : on y trouve supérette, bar, WiFi, salle de sport et piscine, ainsi qu’une offre d’hébergemen­t diversifié­e (mobil-homes et bungalows, habitation­s légères multiples comme les tentes aménagées, les cabanes, les tipis, les yourtes, etc.). Le secteur a ainsi beaucoup investi pour proposer des prestation­s plus complexes, se rapprochan­t d’une offre de loisir globale, proche de l’esprit « club de vacances ». Ces évolutions s’accompagne­nt d’une augmentati­on des campings étoilés et d’une baisse des emplacemen­ts vides (pour les tentes ou caravanes). La diversific­ation des hébergemen­ts proposés a permis à la profession de rallonger les saisons, donc le nombre de nuitées, mais aussi de faire des gains substantie­ls. Ainsi, le chiffre d’affaires des campings est d’environ 2,5 milliards d’euros en 2016, contre 1 milliard au début des années 2000. Néanmoins, ce constat cache des disparités entre les gros groupes et les petits exploitant­s ; le nombre de campings a d’ailleurs baissé de 3 % entre 2015 et 2017. Cette transforma­tion permet de mieux répondre aux attentes des clients et de rester compétitif dans le secteur de l’offre touristiqu­e. La dynamique favorable aux campings est en grande partie alimentée par les visiteurs hexagonaux, dont la fréquentat­ion a augmenté de 10 % entre 2010 et 2016 (contre 2 % pour les étrangers) et qui représente­nt plus des deux tiers des nuitées en camping. Le tiers restant est constitué de touristes résidant dans les pays limitrophe­s (PaysBas, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique) qui viennent dans les régions les plus proches de chez eux. Si ce sont les campings des littoraux qui sont les plus prisés (ils constituen­t plus de la moitié des nuitées), notamment des Français, la fréquentat­ion des sites ruraux progresse alors que ceux des littoraux stagnent. Qu’en serat-il de la saison 2017 ? Bon point pour les profession­nels, le calendrier scolaire leur est plus favorable avec des semaines entières aussi bien en début qu’en fin de congés.

 ??  ?? no 42, 2017 © Areion/Capri Carto Sources : « Les campings : un confort accru, une fréquentat­ion en hausse », n 1649, mai 2017 ; FNHPA, avril 2017 Insee Première Le camping en France métropolit­aine en 2016
no 42, 2017 © Areion/Capri Carto Sources : « Les campings : un confort accru, une fréquentat­ion en hausse », n 1649, mai 2017 ; FNHPA, avril 2017 Insee Première Le camping en France métropolit­aine en 2016

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