COQUELICOTS D’IRAK
Brigitte Findakly et Lewis Trondheim, L’Association, Paris, 2016, 112 p.
Depuis octobre 2016, Mossoul est la mère de toutes les batailles en Irak : la deuxième ville du pays, prise par l’organisation de l’État islamique en juin 2014 avec la proclamation du « califat », pourrait aussi voir la mort du groupe qui a détruit ses murs et semé la terreur parmi sa population. Car Mossoul est bien plus qu’une cité du nord de l’Irak, c’est l’un des coeurs de l’ancienne Mésopotamie, dont les origines remontent au VIIe siècle avant notre ère et offrant dans ses alentours des sites archéologiques uniques, tel Nemrod. Mais la bataille actuelle révèle aussi le fait que Mossoul a été le témoin de la descente aux enfers progressive de l’Irak tout au long du XXe siècle. Coloriste et scénariste renommée de bande dessinée, Brigitte Findakly y est née. Avec son compagnon et grand homme du neuvième art, elle signe une autobiographie révélant, à partir de souvenirs personnels, le destin de sa ville. L’ouvrage va plus loin qu’un simple récit, ne lassant jamais le lecteur, pris dans la vie d’une petite fille – et d’une jeune femme puisque Brigitte Findakly est retournée en Irak pour la dernière fois en 1989 après l’avoir quitté en 1973 – qui observe son pays sans comprendre comment il a pu en arriver là. Comme de nombreux Irakiens finalement. Une magnifique occasion de découvrir que l’Irak, ce n’est pas seulement la guerre, bien au contraire. Sur le Moyen-Orient, on signalera la parution, en mai 2017, de l’intégrale de la bande dessinée Les meilleurs ennemis (Futuropolis), de Jean-Pierre Filiu et David B.