Citizen Hillary
C’est l’année de Hillary.
Du moins, c’est ce qui était prédit en 2015 : une campagne en forme de promenade de santé pour Hillary Clinton, en route pour le couronnement sans concurrent majeur ni encombrement. Après un Afro- Américain, une femme à la MaisonBlanche. Et les démocrates de jubiler, hurlant au monde : « Alors, c’est qui les patrons ? » On arrête là le conte de fées prodiversité. Rien ne se passe tout à fait comme prévu. D’abord, parce qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle candidate, mais bien de Hillary Clinton. Un nom qui rime ici avec parfum de scandale, soupçons de conflits d’intérêts, centrisme mou, voire idéaux perdus. C’est souvent le problème quand on fait de la politique depuis plus de trente ans, on accumule les casseroles. Le résultat, c’est que les démocrates ont un peu de mal à vendre leur candidate « historique ». D’autant plus que l’époque est moins aux préoccupations identitaires qu’aux combats économiques et sociaux. Une évolution que les cadors du parti n’ont pas vue venir. Il y en a un à qui cette tendance n’a pas échappé, en revanche, c’est un sénateur grisonnant de 74 ans : Bernie Sanders. L’enthousiasme suscité par cet homme de gauche durant les élections primaires fut tel qu’une portion non négligeable de sa base militante refuse toujours de redescendre. Hors de question pour eux de soutenir Hillary Clinton et de voter utile le 8 novembre, date de la présidentielle. Ces divisions ont quelque chose d’inquiétant. Il ne faudrait pas que les querelles idéologiques dans le camp démocrate ouvrent la voie à Hitler 3.0. J’ai nommé Donald Trump, agressif, ouvertement misogyne et raciste. Rien de moins.