Où sont les hoooommes ?! Avec leurs fesses pleines de poiiiiils ?
Être une femme engagée, c’est dangereux. Alors, Messieurs, ramenez vos miches ! On a besoin de vous, au quotidien comme dans les cortèges. Je ne sais pas si vous avez vu, mais le 24 octobre, comme chaque année, les Islandaises ont quitté leur travail à 14 h 38 parce que, au vu des écarts de salaire avec les hommes, sur une journée de huit heures, c’est à partir de cette heure-là qu’elles travaillent gratis. Dans le même temps, les Polonaises défendaient dans la rue le droit à l’avortement. Dans les deux cas, j’ai bien regardé un maximum de photos de ces deux événements : pas de mectons à l’horizon. Des femmes, des femmes et des femmes. Ça grouillait, que c’en était presque dégoûtant. Mes chères amies, il est donc temps de dire à nos amis, à nos frangins, à nos mecs, aux hommes quoi, que s’ils ne sont pas à nos côtés pour changer le monde pour plus d’égalité, qu’ils viennent au moins pour faire la sécurité. Ils se sentiront peut-être ainsi plus concernés. Et ça fera illusion sur les clichés. Et puis ça me plaît de me dire qu’avec au moins une moitié de l’autre moitié de l’humanité, on pourrait faire majorité. Je n’ai pas peur sans eux, mais ça serait quand même bien de les avoir à nos côtés. Parce que, en fait, si être macho est rarement risqué, être féministe, c’est pas tout à fait la même… Ma copine Marguerite m’a raconté une drôle d’aventure, la semaine dernière : à force de répondre systématiquement aux harcèlements de rue fréquents dans son quartier de Marseille, Le Panier, elle a fini par recevoir coup sur coup deux objets lancés depuis la rue sur la fenêtre de son appartement du premier étage. D’abord, une boîte de conserve. Ensuite… une balle, tirée à hauteur de tête dans sa vitre, qui a troué son petit rideau avant d’aller se ficher dans le plafond. Deux hommes sont ensuite venus sonner à son interphone avant de filer. Genre : « Coucou, on sait où tu vis ! » Je suivrai les évolutions de l’enquête et vous tiendrai informées. Ah oui, j’oubliais presque : ma copine Marguerite a fait partie des Femen. Alors, intimidation pour remettre à sa place une nana qui la ramène trop souvent quand on l’emmerde dans la rue, ou attaque contre une ex-Femen ? Ou les deux, tiens, après tout ? En attendant, elle doit déménager en catastrophe. Être une femme libérée, c’est pas si facile. Comme je vous l’ai écrit il y a longtemps : le féminisme, c’est comme le ménage, si on ne s’y colle pas régulièrement, on finit par s’habituer à la crasse. J’y crois toujours mais, depuis, j’ai compris qu’au moment de faire les vitres, on aime bien que quelqu’un nous tienne l’escabeau. Des fois que ça ripe…