La face cachée de la pile
Ceci est une ré-vo-lu-tion ! Enfin, pas vraiment. Les piles alcalines – celles qu’on jette comme des couches après usage – peuvent être rechargées… et certains initiés le savaient depuis trente ans ! Dès 1981, le chimiste autrichien Karl Kordesch a fait état de la rechargeabilité partielle de la pile alcaline et en a breveté la technologie en 1986. Celle-ci tombe dans le domaine public en 2006. À la portée de tous, donc, et de Paléo-énergétique, un collectif de recherche recensant les innovations du passé sur les énergies renouvelables. Avec l’association écologique Atelier 21, ils développent un régénérateur pour tout type de piles, dont les alcalines, le Regen Box. Leur but ? Démocratiser ce système afin d’endiguer notre fâcheuse manie du « acheter-jeter ». Parce qu’en France, sur cent piles achetées, vingt-cinq sont encore jetées dans la nature ou aux ordures, selon l’éco-organisation de collecte Corepile. Pollution de l’eau, absorption de métaux lourds, les alcalines, c’est l’enfer sur Terre. Chez Atelier 21, on soupçonne la cupidité humaine d’être la première responsable de ce grand gâchis de trente ans : « Cela est dû à des considérations économiques basiques de rendement, un peu comme la disparition des bas infilables. » À part quelques tutos d’ingénieurs du dimanche sur des forums spécialisés, l’information n’est jamais vraiment arrivée aux oreilles du grand public. L’association compte mettre en open source la notice du Regen Box à partir du printemps 2017, pour que tout un chacun, dont vous, puisse créer son propre chargeur d’alcaline pour au moins vingt-cinq utilisations supplémentaires. On parie combien que les industriels ne vont pas se jeter sur l’occasion ?