Bons baisers de Moscou
Le Front national et le Kremlin, copains comme cochons ? Après avoir accusé Poutine d’avoir favorisé l’élection de Donald Trump à la tête du pays, l e s États- Unis craignent de voir la Russie s’immiscer dans le scrutin présidentiel français en misant notamment sur le cheval frontiste. Selon Le Canard enchaîné, Marine Le Pen aurait ainsi bénéficié d’un prêt de 30 millions de dollars (environ 28,7 millions d’euros) de la part de Moscou pour financer sa campagne. En échange, la présidente du Front national aurait promis qu’en cas de victoire, elle reconnaîtrait la Crimée comme une partie du territoire russe. Un soutien déjà exprimé lors d’une interview qu’elle a accordée au site Russia Today. Et ils sont nombreux, les sites Internet comme celuici ou Sputnik à être utilisés comme organe de propagande par le Kremlin, visiblement décidé à mettre son grain de sel dans la politique européenne. Leurs articles, parfois totalement mensongers, font le lit des théories du complot et des leaders populistes. Faciles à lire, viraux et sensationnalistes, ils se répandent comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux et servent la cause des extrêmes dans toute l’Europe, dont celle du FN. Une stratégie de communication redoutable qui donne des sueurs froides au Parlement européen : le 23 novembre, les eurodéputés ont voté une résolution dénonçant la « guerre de désinformation et de propagande russe » . Le Parlement y avoue « son désarroi » face aux « ressources considérables » qui y sont consacrées et invite les États membres à se mobiliser (et vite !) pour mettre en place une contrepropagande. Pour l’heure, ça ressemble à David contre Goliath.