Causette

Rocco, héros à deux boules

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Rocco Siffredi a donc fait la tournée des plateaux télé à l’occasion du documentai­re qui lui est consacré. Il faut dire que c’est un bon client. Il est grand, beau, riche, célèbre, il a une belle femme qui l’aime, de beaux enfants itou et il n’est pas bête du tout. Rocco est un film cynique, troublant, drôle aussi (mais je ne sais pas si c’est voulu) – attachant par certains côtés –, qui se concentre sur la légende que Rocco a voulu donner de lui, mais qui ne parle jamais des conséquenc­es de sa sexualité brutale sur un-e autre que lui. En parvenant à légitimer son impérieuse addiction, Rocco a érigé le sexe violent en méthode qu’il a popularisé­e. Il a nourri sa libido dévorante, engraissé son compte en banque, celui de l’industrie du porno et il demande l’absolution. À la télé, il est acclamé sans demi-mesure : il est « l’homme moderne », il est « possédé », voire « christique » . Ainsi soit-il ? Vraiment ? Oui, puisque les audiences augmentent en sa présence.

« Pour lui, le sexe est un art et, disons-le, il est plutôt doué avec son pinceau. » Ainsi parle Léa Salamé dans son émission culturelle Stupéfiant ! « Rocco Siffredi, vous êtes un objet d’art non ? » ajoute-t-elle, en gros. Modestemen­t, il répond qu’il s’est « toujours senti ainsi ». Bigre ! Je n’ai jamais vu de films avec Rocco. Je n’ai de lui que des images violentes rapportées çà et là, des femmes seraient maltraitée­s, violentées. Alors je tape « Rocco sexe violent » sur Google. La première scène à visionner montre une actrice qui fait une pause pipi et là, Rocco arrive, il a l’air vénère, il l’attrape, la retourne, l’agenouille devant la cuvette et la prend violemment par-derrière. Au moment où il va éjaculer, il lui enfonce la tête bien au fond de la cuvette et tire la chasse d’eau. Et j’ai ça en tête quand Léa Salamé, les yeux qui pétillent,

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