La fuite en navrant

« On ne fait pas, paraît-il, de bonne littérature avec de bons sentiments » *, ni de bons dessins de presse, pourrait ajouter notre collaborateur Pascal Gros, qui, avec Nulle part où fuir, ne fait pas dans le registre « petit poney » : c’est noir, très noir… et aussi méchant, très méchant – mais pas bête –, et surtout, ça fait rire. Religion, terrorisme, sexisme, liberté d’expression, pauvreté, crise, écologie, toute la navrante absurdité du monde y passe, avec un art du décalage souple, un cynisme élégant et des traits d’humour qui tapent sec et précis. Le seul reproche que l’on fera à cette sélection de dessins, c’est qu’elle ne tient absolument pas la promesse de son titre et nous offre, finalement, l’une des plus belles issues de secours qui soient. U E. L. B.

Nulle part où fuir, de Gros. Éd. du Chêne, 128 pages, 14,90 euros.

* Henri Jeanson, écrivain.