Causette

Sous la coupe de l’Amérique

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Ce n’est pas très fair-play, j’en conviens, de se moquer des cheveux du président américain Donald Trump. Surtout quand il y a tant à dire sur la démolition en cours des États-Unis (taux d’imposition en chute libre pour les plus riches, fragilisat­ion d’un système d’assurance-santé déjà faiblard, etc.). Mais le pouvoir de guérison inhérent à la vanne est tel qu’en guise de bouquet final à ce dossier, lâchons-nous.

Sans déconner, Donald Trump, c’est quoi cette coupe ? La question, outre-Atlantique, taraude le petit monde des humoristes et des médias de gauche depuis des années, donc diverses métaphores et hypothèses ont bien sûr été formulées. La palme d’or revient à l’actrice Helen Mirren comparant ladite moumoute aérienne, orangée et figée, à « un spritz Aperol, […] un apéro délicieux, mais la couleur est dégueu » . Une trouvaille qui donne envie de lancer le jeu : « Et toi, à quel apéro foireux ressemble ta coloration de cheveux ? » Trump aura cependant toujours une longueur d’avance puisque sa coupe elle-même est déjà incompréhe­nsible : un mélange de calvitie, de chirurgie capillaire et de laquage de la masse restante dans une sorte de sculpture abstraite. Hélas, ce réservoir de blagues libératric­es vient peut-être de se refermer. Dans l’ouvrage Le Feu et la Fureur, du journalist­e Michael Wolff, dont la sortie en janvier fit un barouf pas possible puisque l’auteur eut un accès inégalé à la Maison-Blanche, la fille du président perce le mystère Trump. Ivanka nous apprend que sa couleur indéfiniss­able est tout simplement le résultat de l’impatience de Donald. Il utiliserai­t une teinture classique de la marque Just for men, qu’il serait incapable de laisser reposer. Déficit attentionn­el, énervement, mauvais goût… Finalement, pas besoin de psy, une coupe de cheveux parfois suffit.

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