Vive l’accouchement libre
Les maternités seraient-elles l’un des derniers bastions de la domination masculine ? Oui, répond MarieHélène Lahaye dans son – passionnant – ouvrage Accouchement, les femmes méritent mieux (éd. Michalon), en librairie depuis le 4 janvier. Infantilisation, humiliations, brutalités, voire mutilations… S’appuyant sur une solide littérature scientifique (toutes les sources sont citées), cette militante engagée pour un accouchement respectueux des femmes montre comment ce qui était censé être un « heureux événement » vire trop souvent au cauchemar. Surtout, elle met à mal les nombreuses idées reçues qui continuent d’entourer l’accouchement. Où l’on comprend que non, les femmes ne se sont jamais battues pour accoucher à l’hôpital. Que, non, la surmédicalisation, à l’oeuvre depuis les années 1960, n’a pas sensiblement fait baisser le nombre de décès en couches*. Et que non, il n’est pas inconscient de vouloir enfanter chez soi. « Je ne souhaite pas le “retour au naturel”, et encore moins l’imposer à toutes les femmes, précise Marie-Hélène Lahaye. Ce que je veux, c’est que chaque femme puisse vivre son accouchement comme elle le souhaite. » Tout simplement.
UIci, on « accélère » ou on « déclenche » une femme. Là, on en « ralentit » une autre. Ailleurs, on pratique une « expression abdominale » en appuyant douloureusement sur l’utérus de la parturiente afin que celle- ci accouche plus rapidement – quand bien même cette pratique est condamnée par la Haute Autorité de santé depuis 2007. « Nous sommes dans un système fordiste, où seul compte l’acte technique, observe Marie-Hélène Lahaye. On ne tient pas compte du fait que l’accouchement est un processus lent, qui nécessite un accompagnement et un soutien émotionnel. » Émotio… quoi ?