GAFAM: LEUR PART DU GÂTEAU
En avril, un reportage de France 2 montrait comment des élèves de CM2 d’une école francilienne participaient à une sortie scolaire dans une enseigne de la marque… Apple. Une initiative que le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a depuis condamnée. Mais n’est-il pas trop tard pour empêcher les géants du Net, Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft (les Gafam), d’entrer dans la place ? Leur stratégie est claire, c’est au premier qui parviendra à piquouser les enfants afin qu’ils prennent l’habitude d’utiliser leurs outils, leurs logiciels, leurs plateformes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que, pour l’instant, l’État les y a plutôt aidés. En novembre 2015, Najat VallaudBelkacem, alors ministre de l’Éducation nationale, signait avec Microsoft un partenariat de dix-huit mois prévoyant de mettre gratuitement à disposition des établissements logiciels, plateformes et réseau social interne. En mai 2017, Mathieu Jeandron, directeur du numérique au ministère, encourageait même les cadres de l’Éducation nationale à utiliser les services des Gafam, à partager avec eux des données personnelles et scolaires ! Cette extrême générosité vis-à-vis des Gafam a fait grincer des dents. Syndicats des profs, des parents, comités scientifiques ont appellé unanimement l’État à protéger les données personnelles des élèves. Depuis, Mathieu Jeandron a rejoint le privé chez… Amazon. Un pantouflage bien encombrant auquel le ministère a réagi. Un arrêté du 12 avril annonce la création d’un collège de déontologie au sein du ministère, chargé de se coller aux problèmes de conflit d’intérêts. On attend la copie !