JE SUIS VERTE !
Officiellement, Emmanuel Ier compte sur les jeunes pour « entreprendre » , « innover » , faire preuve d’un « culot invraisemblable » et « ne jamais lâcher » . Il assume ne plus se « satisfaire d’un progrès économique ou scientifique qui ne s’interroge pas sur son impact sur l’humanité et sur le monde » et souhaite rendre notre planète « great again » . Pourtant, quand des jeunes expérimentent un nouveau modèle d’organisation sociale construit sur le respect de celle-ci, sur de nouvelles solidarités et sur la gestion durable et commune des ressources, là, il ne suit plus. Il semble trouver l’expérience un peu trop… disruptive. Les pouilleux·ses qui ont sauvé la zone humide du béton et y travaillent d’arrache-pied depuis plusieurs années se voient refuser le titre de jeunes entrepreneur·ses du futur. Leurs bottes et leurs idéaux salissent l’open space aseptisé de la « start-up nation ». D’ailleurs, certain·es semblent faire primer la propriété collective (horreur !) sur le désir bien naturel de devenir milliardaire. Par conséquent, comme la loi refuse les projets non individuels, ils·elles occupent leur parcelle illégalement, ce qui est très vilain et justifie sans doute qu’on leur ait envoyé 2 500 Robocop. Ne nous arrêtons pas en si bon chemin et envoyons aussi quelques bataillons à la grande distribution – qui occupe illégalement, selon les chiffres de l’association En toute franchise, des millions de mètres carrés – puis quelques blindés aux fraudeurs du fisc parfaitement identifiés, dont les fameux Gafam (Google, Apple, Facebook…), qui nous doivent environ 49 milliards d’euros. Ce serait super disruptif et surtout, ça rapporterait beaucoup plus.