Causette

Sayonara, les filles !

- A. C.

Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, rêve d’une société « au sein de laquelle toutes les femmes peuvent briller » . M’enfin, faudrait tout de même pas qu’elles en éclipsent les hommes ! C’est ce que semble penser l’université de médecine de Tokyo, qui, pendant des années, a abaissé les notes des candidates à son concours d’entrée, afin qu’elles ne prennent pas trop de place dans les rangs.

Début août, le quotidien Yomiuri Shimbun a soulevé un lièvre en révélant que, depuis « au moins 2011 » , l’établissem­ent privé falsifiait les notes des femmes pour maintenir un quota d’environ 30 % d’admises par promotion. « Ils abaissaien­t de 20 % l’ensemble des notes, puis ajoutaient 20 points aux copies masculines », détaille le Guardian. L’ingénieuse idée leur est venue lorsqu’en 2010, 38 % de femmes (un record) ont passé l’examen avec succès.

Après avoir nié, la direction de l’école a fait acte de contrition et avoué. Bien obligé : une source anonyme au sein de l’établissem­ent avait déjà justifié la mesure auprès du journal, arguant que « les femmes renoncent souvent à être médecins une fois qu’elles sont mariées et ont des enfants » . Ironie délectable dans cette affaire : si l’info a été découverte, c’est parce que l’université de médecine était visée par une enquête concernant un cas de favoritism­e… Le fils d’un membre du ministère de l’Éducation a obtenu un coup de pouce après avoir raté trois fois l’examen. Probableme­nt à cause de ces diablesses de femmes qui, malgré les obstacles, décrochaie­nt quand même le concours.

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