L’INFO QUI FAIT MAUVAIS GENRE
« Un monde s’effondre », a tweeté la Manif pour tous pour marquer l’ampleur de l’événement. Mesurez : dans un long témoignage pour le média australien Quillette, Christopher Dummitt a avoué avoir « avancé de faux arguments » dans ses travaux de recherche. Un séisme, donc. Quoi, Christopher Dummitt, ça ne vous parle pas ? Ce grand « grand ponte » des gender studies, cette « référence mondiale », écrit Valeurs actuelles, cet « expert » du sujet selon Le Point et Atlantico, « l’un des pères des études de genre » pour une journaliste de L’Opinion. Par ses mensonges, ils tenaient donc la preuve que l’on pouvait sonner le glas de cette vulgaire « théorie du genre ». Champagne !
Sauf que Christopher Dummitt est un chercheur spécialiste de l’histoire sociale du Canada. C’est ce qu’a précisé Checknews, la cellule de vérification de l’information de Libération, qui a demandé à huit grands noms en études de genre – dont Judith Butler, légèrement plus célèbre – s’ils connaissaient le quidam. Réponses : « Jamais entendu parler », tranche la professeure américaine. « Il n’a publié dans aucune revue sur le genre et les sexualités », confirme Bruno Perreau, enseignant au célèbre Massachusetts Institute of Technology (MIT). Seule exception, souligne Checknews : la thèse de Christopher sur la masculinité à Vancouver et un texte sur le rôle des pères dans la vente de barbecues dans le Canada d’après-guerre. Non seulement Christopher n’est donc pas expert du genre – ce qu’il a lui-même confirmé à Libé –, mais sa mise au point va plus loin encore : « Certains conservateurs, a-t-il expliqué à Checknews, suggèrent que mon article montre que le genre est purement biologique et que, d’une certaine façon, vous pourriez prendre ce que je dis pour argumenter contre les droits des homosexuels. Cela me semble ridicule. » Un monde s’effondre, vous avez dit ?
Ils ne lâchent rien ! Malgré les embûches judiciaires et bien que leur cagnotte ne prenne pas des masses – selon France Info, 50000 euros avaient été récoltés le 12 novembre sur les 500000 demandés pour la caution –, les soutiens de l’ex-maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) continuent d’oeuvrer pour sa remise en liberté. « Titi », fidèle parmi les fidèles à l’origine de l’Association de soutien à Patrick Balkany (ASPB), l’assure : « La mobilisation continue, nous poursuivons notre collecte afin de nous préparer à une nouvelle demande de remise en liberté. Par contre, on ne dit plus à la presse à combien nous en sommes ni combien les gens donnent en moyenne. Nous avons été échaudés par les moqueries des médias. »
Il faut dire que tout, dans ce soutien inconditionnel d’une bonne partie des habitant·es de Levallois, a de quoi faire sourire. De la dénonciation d’un prétendu procès politique à l’incroyable sentiment d’être si redevables à un maire condamné pour fraude fiscale et blanchiment aggravé.
« Patrick et Isabelle à jamais », proclame le très prolifique compte Twitter @PageBalkany, qui a fait de ses sirupeux montages vidéo avec force photos d’archives du couple une marque de fabrique. « De jolis et gentils mots peuvent panser les maux de Patrick et Isabelle. » C’est si naïf et si Fan 2 qu’on a du mal à y croire. La personne derrière le compte ne veut pas répondre à nos questions, mais glisse tout de même que ces vidéos sont réalisées grâce à « des photos [qu’elle] a pris perso ou que Madame Balkany [lui] fournit quand [elle] le lui demande selon l’émotion et l’inspiration [du moment]. » Et de l’émotion, le premier procès en appel le 11 décembre, devrait en fournir à nouveau.
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