Anne-Marie Curat
Présidente du Conseil national de l’ordre des sages-femmes
« Ce label a un mérite : montrer, après deux ans de médiatisation des violences obstétricales en France, que les gynécologues réagissent et souhaitent faire avancer les choses. Par contre, on ne peut que regretter que le CNGOF ait construit son label seul, sans consulter ni les patientes ni les autres instances représentatives des métiers de la naissance.
La plupart des critères du label concernent des pratiques qui devraient être la norme dans toutes les maternités. En ce qui concerne le critère “confort du nouveau-né”, qui évoque une “aide à l’allaitement pour les femmes qui le souhaitent” et le “respect des rythmes de sommeil dans l’organisation des soins”, il est beaucoup moins ambitieux que le label IHAB (Initiative hôpital ami des bébés) déjà existant. Cette certification exigeante a été mise en place il y a presque trente ans, selon les recommandations de l’OMS.
Reste que le secteur de la périnatalité est en grande souffrance en France. Les professionnel· les ne prennent pas assez de temps avec les patientes, condition sine qua non de bientraitance, et ce, parce que les maternités sont surbookées. Nous réitérons donc notre appel au ministère de la Santé de mener des états généraux de la périnatalité, dont le premier enjeu devrait être de redéfinir les rôles de chacun : les sages-femmes sont intégralement aptes à accompagner la dimension physiologique de l’accouchement, les médecins doivent se concentrer sur la dimension pathologique si elle advient. »
“Le consentement libre et éclairé des femmes n’est pas respecté”
Marie-Hélène Lahaye, juriste et blogueuse féministe