Shrill Je suis grosse, et alors ?!
Annie, trentenaire toute mignonne, veut changer de vie mais pas de corps… Quoiqu’en pensent sa mère (qui la culpabilise), son boss (qui la tyrannise), son petit ami (qui évite soigneusement de la présenter à ses potes) et une prof d’aérobic (qu’elle croise au détour d’un café branché de Portland, aux États-Unis).
De fait, Annie est en surpoids. Et ça les dérange. Obnubilés par leurs stéréotypes, ils ne voient pas à quel point elle est fine mouche et pétillante. Alors un jour, lasse de cette grossophobie ambiante, l’adorable Annie publie une tribune intitulée « Hello, I’m fat » (« Salut, je suis grosse ») sur son blog. Histoire de raconter les remarques blessantes qui ponctuent son quotidien. Mais aussi d’envoyer promener tous ces diktats à la noix. Histoire, au fond, d’arrêter de s’excuser et de prendre, enfin, le contrôle de sa vie…
Attention, pas d’erreur ! Si Shrill, série américaine, est résolument body positive, prônant l’acceptation de soi tout au long de ses six épisodes, elle n’est jamais prêchi-prêcha. Sa recette ? D’abord, une actrice formidable pour incarner Annie : la subtile Aidy Bryant, tout droit sortie du Saturday Night Live, show légendaire – et corrosif – de la chaîne NBC. Ensuite, des dialogues affûtés. Souvent très drôles. Tout comme sa galerie de personnages d’ailleurs. Et enfin, une façon unique de montrer – donc de célébrer – la diversité des corps, des genres, des cultures et des couleurs de peau. Comme si de rien n’était. L’épisode de la pool-party est, à cet égard, succulent ! En clair, Shrill est une dramédie gentiment révolutionnaire.
Shrill, de Lindy West. Série de 6 épisodes de 26 min. À partir du 23 décembre sur Canal+ Séries.