Pascale Dalix Des bâtiments pensés comme des écosystèmes
La nature inspire aux architectes de nouvelles organisations sociales de l’espace. Un élément ne leur a pas échappé : dans la nature, les milieux ne sont pas hermétiques. « Nous travaillons autour de la notion de lisière, aussi appelée écotone, indique l’architecte Pascale Dalix, cofondatrice de l’agence Chartier-Dalix. Lorsque, dans la nature, deux milieux se rejoignent, la lisière est l’espace intermédiaire. Elle se caractérise par une grande diversité d’espèces appartenant aux différents milieux. Qu’ils transitent, qu’ils s’y côtoient ou qu’ils viennent y chercher des ressources, ce sont généralement des lieux d’une extrême richesse en biodiversité. » L’architecte s’est directement inspirée de ces « entre-deux » biologiques, de cette absence de cloisonnement et de cette perméabilité pour concevoir des espaces qui facilitent le mélange de populations. Son agence a imaginé un bâtiment à Paris qui abrite à la fois un foyer pour les migrants, un foyer de jeunes travailleurs et une crèche au rez-de-chaussée. Les architectes ont choisi d’installer au troisième étage les espaces communs aux deux foyers (médiathèque, salle de sport, cuisine collective, etc.), de manière que les habitants s’y retrouvent. « Par cette organisation de l’espace, nous suscitons les rencontres, nous stimulons les échanges afin de créer du lien commun, note Pascale Dalix. Les gens ne peuvent plus rester dans des habitats étanches. »