Le Photographe : une romance sans clichés
Après The Lunchbox, joli succès international, le réalisateur indien Ritesh Batra s’en revient avec Le Photographe. Une nouvelle romance située à Bombay, en Inde, tout en pudeur et subtilité.
Un peu de délicatesse dans un monde de brutes : telle est l’option choisie par le réalisateur indien Ritesh Batra. Cela depuis The Lunchbox, « feel good movie » en forme de manifeste et son plus gros succès à ce jour (lire ci-dessous). Le Photographe, qui lui permet de retrouver son pays natal après un détour par la Grande-Bretagne (À l’heure des souvenirs), puis par les États-Unis (Nos âmes la nuit), s’inscrit dans une veine identique. Cette nouvelle romance à demi-mot dresse ainsi un portrait tout en nuances de la classe moyenne indienne.
Voyez ses héros : Raphi, modeste photographe, et Miloni, brillante étudiante. L’un et l’autre se croisent au hasard d’un lieu touristique, un jour ordinaire dans la mégapole grouillante de Bombay. Clic-clac : on n’est pas loin du cliché. Dans le sillon de certains films sirupeux made in Bollywood (lire ci-dessous). Sauf que pas du tout… La suite le confirme : lorsque la grand-mère du premier débarque pour presser (urgemment) son petitfils de se marier, la seconde accepte de se faire passer pour sa petite amie. Comme un jeu, un défi, une illusion. Histoire de rêver un peu. Sauf que rien n’est jamais aussi simple. Surtout dans une société à la fois très « high-tech » et totalement figée dans ses traditions, ses castes et ses non-dits.
Attention : Le Photographe n’est pas, tant s’en faut, une comédie tourbillonnante ! Porté par la timidité de ses personnages et la beauté cachée, volée, presque étrange des rues de Bombay, le film s’apparente plutôt à une chronique méditative. Pudique, un peu vieux jeu et joliment douce-amère.
Le Photographe, de Ritesh Batra. Sortie le 22 janvier.