ASTROMARKETING L’ALIGNEMENT DES PLANÈTES
Qui dit astro dit spiritualité, oui, mais aussi gros sous ! Les créateurs de Co-Star, l’application qui « fait entrer l’astrologie dans le XXIe siècle », en savent quelque chose : l’an dernier, l’entreprise américaine a levé pas moins de 5,2 millions de dollars pour son développement. Un marché sur lequel mise aussi Sanctuary Astrology : présentée comme le « Uber des lectures astrales » par le New York Times, l’appli a levé
1,5 million de dollars et propose à ses client·es des sessions astro par textos pour 19,99 dollars par mois. Quant aux astrologues 2.0, elles ne se contentent pas de partager des « memes » sur Instagram. Aliza Kelly, par exemple, dispense des lectures personnalisées pour 175 dollars de l’heure, quand Courtney Perkins, du compte @ NotAllGeminis, propose à ses abonné·es de leur envoyer un compliment lié à leur signe zodiacal à 5 dollars pièce. Un bon filon cosmique qui n’a pas échappé aux marques. Dans la boutique branchée Urban Outfitters, carnets, chaussettes ou pochettes se déclinent en mode
« planètes ». En 2018, deux ans après les sacs « horoscopes » de Zara, la marque Vetements présentait une collection inspirée du zodiaque, comme le feront à leur tour New Look, Stradivarius ou Asos. L’été 2019, Rihanna dévoilait, quant à elle, sa gamme de rouges à lèvres conçue en fonction des signes astrologiques. À l’automne, l’enseigne Maje lançait une collection siglée « Astro Club », comprenant notamment des pendentifs zodiacaux – une « it-pièce » selon le magazine Elle. Des bijoux de Lou.Yétu à ceux de Givenchy ou de Dior (1 390 euros le collier Bélier), l’astro s’affiche partout. Même dans le monde de l’édition, où est paru en novembre un jeu de cartes divinatoires réalisées par l’illustratrice Margaux Motin, reprenant l’image d’Épinal de l’astrologue aux poignets cernés de breloques et aux ongles acérés. Nos boîtes aux lettres n’y échappent plus, puisque l’astrologue Sophie Keller propose désormais une « destiny box » (à base d’huiles essentielles et de calendriers astraux), quand la marque de culottes menstruelles Fempo envoie à ses clientes un « Femporoscope ». De quoi frôler l’overdose astrale.