Dialogue de sourds à l’hosto
Un « plan Marshall de l’hôpital ».
C’est la demande du collectif InterHôpitaux, qui a annoncé, le 13 janvier, la démission imminente de plus de 1 200 chef·fes de service. Ils menacent de quitter leurs postes d’encadrement pour protester contre leurs conditions de travail et celles de leurs collègues soignant·es.
Le 17, une rencontre a eu lieu avec Agnès Buzyn. Infructueuse.
« Contrairement à ce que croit savoir la ministre de la Santé, qui a affirmé le surlendemain dans Le Figaro qu’il ne s’agit là que d’une affaire d’“émotion”, de nombreux chefs de service vont véritablement démissionner, alarme Anne Gervais, membre du collectif et gastro-entérologue à l’hôpital Bichat (Paris). Le plan d’urgence proposé en novembre ne suffit pas à résoudre la crise que nous vivons. »
Pour Agnès Buzyn, c’est parce que les mesures lancées cet hiver ne sont « pas encore pleinement perceptibles par le personnel », affirme-t-elle au Figaro. Sa prescription pour l’hôpital ? 150 millions d’euros dégagés pour l’achat du matériel, une prime de 100 euros net par mois aux aides-soignant·es en gériatrie, ou encore celle de 80 euros net mensuels pour celles et ceux qui effectuent des actes médicaux supplémentaires dans le cadre des « protocoles de coopération ». « Pas de quoi empêcher les départs dans le privé, quand on sait, par exemple, que la France est classée au 28e rang des trente-deux pays de l’OCDE en ce qui concerne les salaires des infirmières du public », rétorque Anne Gervais.
Face à la déception, mais aussi au flou qui persiste sur la façon dont va être reprise la dette des 10 milliards d’euros des hôpitaux, le collectif organise donc une journée « hôpital mort » le 14 février. Les rendez-vous médicaux seront déprogrammés et les personnels en grève, dans la rue.