Venues du monde d’avant, ces intrépides nous inspirent le monde d’après !
Il y a un an, pour notre hors-série du printemps 2019, nous avions rassemblé 30 histoires de femmes infréquentables, 30 destins incroyables et mouvementés, que Causette avait publiés au fil des années.
Vous avez adoré. Vous avez raflé tout le stock de ces « Infréquentables » et vous nous les redemandez régulièrement. De notre côté, ces sulfureuses nous ont manqué. Leurs présences étaient devenues addictives.
Alors on a replongé. Pour sortir de l’ombre d’autres personnages, lire leurs écrits, retracer leur quotidien, rendre grâce à leurs ami·es, bouillir en découvrant leurs ennemis. Regarder par la fenêtre et se dire : « Tiens, qu’est-ce qu’elle en dirait, Marguerite de Navarre, du confinement ? Hatshepsout, elle, en penserait quoi d’Emmanuel Macron ? Est-ce que Florence Nightingale sympathiserait avec Didier Raoult ? »
Un jeu ? Oui, mais pas seulement. C’est aussi une manière intéressante de remettre les choses en perspective. De mesurer les progrès sociaux ou, au contraire, les piétinements, les reculs. Lorsque Anita Conti, dans les années 1940, alerte sur les dangers de la pêche industrielle, on hausse les épaules, personne ne l’écoute. Aujourd’hui, elle n’est plus seule, mais les océans ont déjà perdu de trop nombreuses espèces. Quand Marie de Gournay fustige, en 1622, « cette orgueilleuse préférence que les hommes s’attribuent », elle agace, au mieux. Au pire, on la raille, et son personnage restera entaché de dérision pendant des siècles. Trouverait-elle que notre condition a tellement évolué, en presque quatre cents ans ? Ou aurait-elle ri en découvrant la Une du Parisien du 5 avril, titrée : « Ils racontent le monde d’après », donnant la parole à… quatre hommes ?
À vous, maintenant, de vous plonger dans ces récits, avec ces intraitables guerrières, ces insatiables innovantes, ces baroudeuses coriaces et ces pythonisses visionnaires… Vous êtes en bonne compagnie !