POUR LES BLACK LIVES MATTER
Il y a tant à dire sur Angela Davis. Militante des droits civiques aux États-Unis, membre active des Black Panthers dans les années 1970, grande universitaire spécialisée dans les études de genre, le féminisme – notamment le black feminism – et le système carcéral, elle a également été deux fois candidate à la vice-présidence du pays pour le parti communiste (coucou Kamala Harris). C’est à sa cavale et à son emprisonnement que s’intéressent Fabien Grolleau et Nicolas Pitz dans leur BD, Traquée. Nous sommes en mai 1970. Depuis plusieurs mois, le FBI pourchasse la jeune activiste qu’ils soupçonne d’être la complice d’une prise d’otage ratée dans un tribunal, à l’issue meurtrière. Angela Davis est accusée d’avoir acheté l’arme ayant servi à cette prise d’otage. Après plusieurs semaines de fuite, elle est finalement arrêtée et emprisonnée pendant vingt-deux mois. Le plus souvent à l’isolement. Ce qu’on lui reproche, en vérité, ce sont ses convictions politiques et ses combats. Après des mois de mobilisation, elle finira par être acquittée. En replongeant dans l’enfance et l’histoire d’Angela Davis, marquée par les injustices criantes, les incendies de maisons de noirs américains, dans son quartier de Birmingham (Alabama), surnommé « Dynamite Hill » en raison des attentats à répétition menés par le Ku Klux Klan, et les yeux qu’il fallait baisser en croisant des policiers dans la rue, les deux auteurs nous emmènent aux origines de sa révolte. Une révolte malheureusement toujours d’actualité. Et dressent le portrait d’une femme héroïque qui a marqué l’histoire de son pays.
Traquée. La cavale d’Angela Davis, de Fabien Grolleau et Nicolas Pitz. Éd. Glénat, 152 pages, 22 euros.