La chute des JO romains
Le refus de la maire de Rome de soutenir la candidature de sa ville aux JO de 2024 avait provoqué, l'année dernière, une levée de boucliers dans le Parti démocrate italien, et notamment dans le camp de Matteo Renzi, l'ex-président du Conseil italien. Mais le « non » de Virginia Raggi, jeune élue du Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo, semble aujourd'hui une décision avisée, au vu de l'endettement de 13 milliards d'euros, largement hérité de la précédente municipalité. En septembre 2016, elle déclarait : « Non aux Olympiades du béton (…), non aux cathédrales dans le désert (…), nous n'hypothéquerons pas l'avenir de cette ville. » Dénonçant les Jeux comme un fardeau économique pour sa ville, qui se redresse lentement, elle a attaqué tous ceux qui espéraient s'enrichir grâce aux Jeux. Les priorités de la maire sont plutôt ce qui pourrit le quotidien des Romains : l'état lamentable des rues, la corruption répandue dans les sociétés travaillant avec la mairie et les carences dans la collecte des déchets. Le mois dernier, Virginia Raggi revendiquait à nouveau sa décision avec fierté : « Le sport peut se décliner de maintes façons. Rome peut accueillir beaucoup d'autres événements sportifs, y compris internationaux. Rome peut réussir sans les JO. » Après cela, elle a énuméré les 254 « petits, grands succès » obtenus sous son mandat, de l'ouverture de nouvelles lignes de bus à un « plan de lutte contre la ludopathie » – cf. #Romanoslot. Des réussites « oubliées par les médias », a-t-elle déploré. Pour Raggi, les citoyens romains passent d'abord. Une sacrée différence avec son homologue parisienne, qui a sacrifié sa ville et ses habitants sur l'autel de ses ambitions. •