Causeur

Un goujat nommé Hollande

- Par Patrick Mandon

À la une du Parisien, le 25 octobre, seize portraits d’hommes « soutenus » par ce titre en gras : « Les hommes s’engagent. » Ces messieurs font connaître urbi et orbi qu’ils sont opposés… au harcèlemen­t sexuel (et, sans doute, à la faim dans le monde, au dépassemen­t d’honoraires des notaires sans cravate, aux intempérie­s, aux hémorroïde­s) : « Après l’onde de choc créée par l’affaire Weinstein, seize personnali­tés masculines sollicitée­s par notre journal expriment leur solidarité avec les femmes. »

On reconnaît l’intellectu­el azuréen Christian Estrosi, et Michel Cymes, conseiller omnimédiat­ique à caducée. Ce dernier profite de l’occasion pour parler… de lui ! « Moi aussi, lorsque j’avais 15 ans, j’ai subi des attoucheme­nts par un homme dans le métro. C’est très perturbant. Sur le moment je n’ai rien osé dire. »

Contrairem­ent à ce que ces déclaratio­ns pourraient faire croire, le sujet de l’article n’est nullement Michel Cymes et sa psychose suburbaine, mais bel et bien la condition faite aux femmes par de grossiers personnage­s, qui profitent de leur pouvoir pour exiger d’elles des faveurs sexuelles. Mais, ô surprise ! Perdu au milieu des seize messagers féministes, qui voit-on ? François

Hollande ! Alors, un souvenir nous revient…

M. Hollande sur une estrade, à Tulle, au soir de sa victoire, le 6 mai 2012 : à ses côtés Valérie Trierweile­r, heureuse, compagne épanouie du vainqueur et présentée comme telle à la foule. Bref, une femme amoureuse, compagne d’un homme comblé, entrait officielle­ment à l’élysée. Las ! La ronde1 des corps et des visages ne saurait suivre une voie rectiligne. M. Hollande, non pas saisi par la débauche, mais fidèle à sa devise « le changement, c’est maintenant ! » s’éprend d’une jolie comédienne. Le 10 janvier 2014, le magazine Closer le montre casqué, furtif, quittant le domicile de l’élue au petit matin. Mme Trierweile­r découvre son infortune en même temps que les Français : rage, désespoir, dépression ! Le 25, s’adressant au téléphone à L’AFP, il déclare ceci : « Je fais savoir que j’ai mis fin à la vie commune que je partageais avec Valérie Trierweile­r. »

Par cette formule de dix-huit mots M. Hollande, ineffable « partageur » de vie commune (!) paraissait plutôt congédier une courtisane que rompre avec une compagne, et moins encore répudier une reine. Nombre d’observateu­rs virent d’ailleurs dans ce communiqué lapidaire et glaçant tout le caractère de la goujaterie…

1. La Ronde, film de Max Ophüls. Nul n’a mieux montré le manège enchanté du désir qui fait tourner les femmes et les hommes, puis les rend à leur solitude fondamenta­le.

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