Magyars: l'empire éclaté
Depuis l'explosion de l'autrichehongrie scellée par le traité de Trianon (1920), le territoire hongrois n'est plus ce qu'il était. Si bien que 1,2 million de Hongrois « ethniques » vivent en Roumanie (Transylvanie), 450 000 en Slovaquie, 250 000 en Serbie (Voïvodine) et 150 000 en Ukraine. La constitution de 2011 accorde la nationalité à tous les Magyars de la région, mais la solidarité transfrontalière ne va pas toujours de soi. En 2002, Orbán a sans doute dû sa courte défaite à la signature d'un accord bilatéral permettant aux citoyens roumains de se soigner à moindre coût dans les hôpitaux hongrois. Il a alors subi une intense campagne de dénigrement nationaliste… de la part du Parti socialiste ! Depuis, le Premier ministre a troqué son chauvinisme magyar contre un nationalisme impérial en nouant des accords économiques par-delà les frontières. Son oligarque favori Lőrinc Mészáros a ainsi investi dans une myriade de clubs de football magyarophones dans cinq pays différents, cependant qu'une bière magyare fait fureur en Transylvanie. Mais les dernières nouvelles inquiètent Budapest : Kiev prévoit l'ukrainisation prochaine de tous ses collèges et lycées tandis que la minorité sicule de Roumanie, assimilée à l'ethnie magyare, voit toujours ses droits culturels bafoués. En signe de rétorsion, le Parlement hongrois a hissé la bannière sicule en lieu et place du drapeau européen. Ambiance…