Causeur

L'amour au temps du chlamydia

- Par Sophie Bachat

Depuis quelques semaines, les voyageurs qui débarquent en gare d’oslo ont droit à un message de bienvenue pas piqué des vers : « Bienvenue en Norvège, le pays des chlamydiae. » Cette publicité rigolote pour les préservati­fs montre un jeune couple de Vikings posant en costume traditionn­el au milieu des fjords sans afficher aucun signe de maladie. Paradoxe ? Si la bactérie Chlamydiae

trachomati­s est l’infection sexuelleme­nt transmissi­ble la plus courante chez les jeunes, cette chtouille particuliè­rement vicieuse ne provoque souvent aucun symptôme détectable.

Vous me direz que tout ceci nous éloigne du charme discret de la Scandinavi­e. C’est aussi l’avis de l’office du tourisme norvégien qui, craignant ses dégâts sur l’image du pays, a qualifié cette campagne sanitaire d’« obscène ». Pas question de faire passer les Norvégiens pour des « zobsédés » ! Sans aller jusqu’à cette extrémité, rappelons que le préservati­f est peu utilisé au pays de Munch, causant 26 000 cas de chlamydia par an sur une population totale de 5,5 millions d’habitants. Un bilan de santé aussi accablant nous fait questionne­r les moeurs locales. N’écoutant que son courage, L'obs a enquêté dans cette contrée où la femme propose et dispose. Un homosexuel témoigne ainsi s’être fait draguer par des filles à Oslo, qui lui ont rétorqué : « Je me fous que tu sois gay, je veux juste prendre du plaisir ! »

Évidemment, les sujets du roi Harald V n’ont pas plus le monopole du libertinag­e que celui des MST. Dans l’excellente série britanniqu­e Lovesick, le héros souffrant de chlamydia tire prétexte de sa maladie pour renouer avec ses anciennes conquêtes. Y aurait-il des Norvégienn­es dans le lot ? •

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