Touche pas à mon prépuce !
Début novembre à Tel-aviv, quelques manifestants armés de pancartes vocifèrent en haut de la rue Rothschild. Une fois n’est pas coutume, dans ce haut lieu du progressisme mondial, leur combat ne concerne ni la cause transsexuelle ni le bien-être animal, mais la protection… du prépuce. Ornés de l’image d’un bébé fraîchement circoncis, leurs panneaux proclament : « Un homme a le droit à un corps entier et une sexualité entière, ne lui prenez pas le prépuce », « Le dégât causé et la douleur repoussent l’obligation de la circoncision » ou encore « Crime rituel psychopathe ». À la tête du mouvement, le quinquagénaire Alon Sivroni considère la circoncision comme « la plus grande violation des droits de l’homme ». Rien que ça. Pour ces militants qui se font appeler les « intactivistes », peu importe que cet acte soit recommandé aux États-unis pour des raisons médico-hygiéniques. Pratiquée au huitième jour de l’enfant dans la tradition juive, l’ablation du prépuce déchire certains ménages israéliens. Ainsi, il y a quelques années, un grave différend avait opposé le père et la mère d’un bébé israélien : le premier exigeait la circoncision, la seconde la refusait. En novembre 2013, l’affaire a fait l’objet d’un procès qui a tourné en faveur du père. Sept mois plus tard, coup de théâtre : saisie par la mère, la Cour suprême lui a donné raison en invoquant la liberté de croyance pour sauver ledit prépuce. Ouf, le débat est tranché ! •