Hawaï, polissonne d'état
Une riche princesse, un mariage lesbien, le soleil des tropiques : l’histoire qui passionne l’île d’hawaï réunit tous les ingrédients d’un feuilleton trépidant. Cet automne, la cour de justice d’honolulu a déclaré la princesse Abigail Kawananakoa mentalement incapable de gérer sa fortune de 215 millions de dollars. Descendante en ligne directe du roi d’hawaï Kamehameha Ier, dont le nom semble sortir d’un manga japonais, la princesse nonagénaire a connu coup sur coup une crise cardiaque et un mariage controversé qui a poussé sa parenté à intervenir pour protéger son patrimoine. En épousant sa compagne Veronica Gail Worth de trente ans sa cadette, Abigail a déclenché une tempête familiale riche en rebondissements. Accusée de vouloir faire « main basse sur le magot » en tentant d’extirper un droit de signature à sa conjointe, Gail Worth divise les partisans de la dynastie qui présidait aux destinées de l’état d’aloha de 1795 à 1893. Si son homosexualité était jusqu’ici peu connue de ses soutiens, la prétendante au trône bénéficie d’une forte popularité chez les Hawaïens en raison de sa générosité et de son sens du mécénat. Déchue de ses droits, Abigail Kawananakoa vit désormais dans son appartement luxueux avec pour seuls compagnons les fantômes d’une vie passée et de son indépendance perdue. Comme cette île où les États-unis ont proclamé la république en 1894. •