Causeur

« Black Friday » : vendredi, c'est amnésie !

- Par Ana Pouvreau

Fin novembre, pendant que 100 000 « gilets jaunes » manifestai­ent à travers la France, les bacchanale­s de la surconsomm­ation frappaient la planète avec le coup d’envoi du « Black Friday ». Cette journée consacrée à des achats effrénés sous prétexte de soldes monstres est programmée chaque année le lendemain de la fête américaine de Thanksgivi­ng. Aux États-unis, on enregistra l’an dernier le chiffre record d’un million de dollars dépensés par minute, principale­ment dans l’électromén­ager et l’électroniq­ue. Mais dans l’hexagone, depuis trois ans, le « Black Friday » tombe particuliè­rement mal. Par respect pour les familles des victimes des attentats du 13 novembre 2015, notre pays meurtri a officielle­ment abandonné l’appellatio­n « Vendredi noir » au profit du plus consensuel « Jour XXL ». Peut-être par soupçon de grossophob­ie, les firmes françaises ont néanmoins abandonné cette nouvelle expression. Le marché a la mémoire courte… Quelle que soit sa dénominati­on, le « Black Friday » suscite un engouement croissant chez les Français, les Américains, les Brésiliens… et les Russes, en proie à la fièvre acheteuse. La chaîne internatio­nale RTR Planeta a ainsi montré des foules de consommate­urs russes trépignant d’impatience en attendant les bonnes affaires du « Tchornaya Piatnitsa ». Mais l’homo postsoviet­icus a l’excuse d’avoir été privé de biens de consommati­on pendant soixante-dix ans… •

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